Léon TolstoïScènes de la vie russeHenri Gautier, 1890 (pp. 243-248).◄ Qu‘il faut peu de placeLe grain de blésur terre à l’hommeLE GRAIN DE BLÉUne troupe d’enfants jouait aux bords d’un fossé ; l’un d’eux aperçut une chose quiressemblait à un grain, mais si grosse qu’elle atteignait presque la dimension d’unœuf de poule.Les enfants se passaient ce grain de main en main et le regardaient curieusement ;un homme vint à passer et le leur acheta pour quelques kopecks ; cet homme allaiten ville, et il vendit cet objet à l’empereur, comme curiosité.Les savants furent convoqués auprès du tzar pour analyser cet objet et dire si c’étaitune graine ou un œuf. Ils s’armèrent de leurs 244 LE cnam ne nui nettes demicroscopes et d’autres ustensiles; v leurs recherches furent vaines. On posa cettechose sur le rebord d’une fe- netre. Les poules qui picoraient par là vinrent y donnerdes coups de hec et y firent un trou. C’était donc un grain, et facile à reconnaitre,puisqu’il y avait un sillon au milieu; alors les savants déclarèrent que c’étaît. un grainde blé. Ifempereur s’ét0nna, et comtnanda aux savants d’étudier pourquoi ce grainétait si beau, et · pourquoi on n’en voyait plus de pareil. Les savants "consultèrentleurs livres, leurs dictionnaires, leurs in·octavo, sans résultat. -— Sire, dirent-ils àPempereur, les paysans seuls pourront vous renseigner au sujet de ce grain, ils ontpeut-être entendu leurs anciens · en parler. On amena à Pempereur un paysan ...
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