Le Fusil photographiqueÉtienne-Jules Marey1882Le Fusil photographiqueLes expériences que je vais décrire se rattachent aux études que j’ai faites il y a[1]une douzaine d’années sur la locomotion animale , étude que j’ai dû suspendre,mais que je compte reprendre aujourd’hui en les développant davantage.Mes premières expériences sur la locomotion étaient faites au moyen de lachronographie ; elles traduisaient fidèlement les rythmes des allures de l’homme etdes animaux, c’est-à-dire l’instant et la durée des appuis de chaque membre sur lesol. Plus tard, par une méthode déjà plus délicate, j’inscrivais les phasesd’élévation et d’abaissement des ailes d’un oiseau qui vole, la trajectoire décritedans l’espace par la pointe de l’aile, les changements du plan alaire, les oscillations[2]du corps dans leurs rapports avec les mouvements du vol .Les renseignements données par la méthode graphique étaient d’une grandeprécision ; ils corrigeaient bien des erreurs d’observation et résolvaient certainesquestions litigieuses de mécanique animale ; mais les notions fournies par cetteméthode étaient encore incomplètes. Ainsi, en ce qui concerne les allures ducheval, j’ai essayé de faire représenter les attitudes de cet animal à différentsinstants du pas de chaque allure ; or, les figures faites d’après les données de lachronographie, parfaitement correcte pour la position des membres à l’appui,présentaient parfois des incorrections pour celle des membres au levé. J’en ...
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