Le fronton du PanthéonGustave PlancheRevue des Deux Mondes T.11, 1837Le fronton du PanthéonM. David était naturellement appelé, par sa renommée, à décorer le fronton du Panthéon ; M. Guizot a donc bien fait de confier à cetartiste éminent la traduction de la légende inscrite au-dessous du fronton de cet édifice : Aux grands hommes la patriereconnaissante. Il a bien fait d’accepter le programme proposé par M. David, et de laisser au statuaire une entière liberté, car il estbien rare que les programmes rédigés dans les bureaux soient en rapport avec les moyens dont le peintre ou le sculpteur dispose. SiM. Guizot, en choisissant M. David, n’a consulté que l’opinion publique, nous devons lui savoir gré de sa docilité ; s’il a obéi à songoût personnel, nous devons louer sa clairvoyance. M. d’Argout, qui, plusieurs fois, a prouvé à la chambre combien il est incapable decomprendre l’importance et la dignité de l’art, s’était effrayé du programme de M. David, et avait arrêté les travaux préparatoires dufronton. Heureusement M. Thiers, en arrivant au ministère, s’est hâté de lever le veto de M. d’Argout, et les travaux ont été repris selonla volonté primitive de M. David. Il est fâcheux que le caprice, l’ignorance ou la timidité d’un homme parfaitement étranger à lapeinture et à la statuaire, ait ralenti la décoration du Panthéon ; mais, maintenant que l’œuvre est achevée, nous oublions volontiersM. d’Argout pour M. David. Nous étions d’autant plus impatient de voir ...
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