La Presqu’île d’Aden et la politique anglaise dans les mers arabiquesL. SimoninRevue des Deux Mondes T.36, 1861La Presqu'île d'Aden et la politique anglaise dans les mers arabiquesGrâce à la vapeur qui raccourcit les distances, le vieux monde oriental s’ouvre deplus en plus, on l’a souvent remarqué, à l’influence européenne. Le Caire n’est qu’àhuit jours de Paris, en quatorze jours on sort de la Mer-Rouge, en moins de vingt onpeut toucher aux rivages de l’Inde. Les races immobiles de l’Orient, qui nes’inquiètent guère de ce phénomène, dont elles ignorent la loi, seront peu à peuabsorbées par l’Europe. L’Angleterre, plus qu’aucune autre nation, est allée au-devant des merveilleux progrès que permet la vapeur, et l’on peut dire qu’elle s’enest servie pour asseoir sa puissance dans l’Inde et même dans tout l’Orient. Lanavigation de la Mer-Rouge, du Golfe-Persique, celle du Tigre et de l’Euphrate estaujourd’hui aux mains des Anglais, grâce à leurs puissantes lignes de steamers.Tous les ports de l’Océan-Indien, où du reste ils trônent en maîtres, voient aussiflotter leur pavillon. Non contens d’une influence si largement acquise, les Anglaisont consolidé leur domination par des conquêtes qu’on était loin de prévoir, et lapresqu’île d’Aden, d’où ils commandent les mers arabiques, est en leur pouvoirdepuis plus de vingt ans. De ce point, ils rayonnent sur toute la Mer-Rouge et sur lescôtes orientales de l’Afrique.Il m’a paru intéressant de rassembler ...
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