La Nouvelle Revue, 24e année, tome 19, 1902Marcel DumoretLa Martinique et l’AtlantideLa Martinique et l’AtlantideLa catastrophe de Saint-Pierre a fait craindre la destruction totale de la Martiniquesous l’action combinée des flammes volcaniques et des tremblements de terre. Lefléau, non content des milliers de victimes qui avaient succombé dans ce premieracte de l’effroyable tragédie soudainement improvisée par les forces naturelles,semblait vouer l’île à une disparition totale. Au milieu des angoisses provoquéespar la possibilité d’un désastre encore plus étendu et plus terrible, la science,interrogée, a tenté de rassurer les esprits pour conjurer de nouvelles paniques. Lesgéologues les plus en renom se sont efforcés de démontrer que, lorsque de pareilscataclysmes se produisent, leurs effets se limitent toujours à une régioncirconscrite, soit isocline, où l’aiguille aimantée à la même inclinaison, soit isobare,où, à un moment donné, la hauteur de la pression atmosphérique serait égale. Cessavants en ont conclu qu’il n’y avait pas à redouter l’anéantissement oul’engloutissement complet de la perle des Antilles ; ils ont nié, avec l’assuranceaccoutumée de la foi professorale, l’existence d’événements antérieurs sur un pointquelconque du globe pouvant contredire leur thèse. L’objection relative à ce quePlaton rapporte de l’Atlantide ne les a pas arrêtés, et ils se sont bornés à rangercette fable, comme ils l’appellent, parmi les pittoresques visions qui ...
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