La marine des Arabes et des IndousThéodore PavieRevue des Deux Mondes T.4, 1843La Marine des Arabes et des IndousDepuis l’époque où les Phéniciens disparurent de la scène du monde, jusqu’à celle où les découvertes de la fin du XVe siècleamenèrent des résultats aussi rapides qu’imprévus, l’histoire ne mentionne aucun peuple vraiment navigateur, et par suite aucuneexpédition maritime. L’élan qu’ils avaient donné n’est plus suivi après eux ; on profite de leurs découvertes sans en agrandirsensiblement le domaine. Les nations semées sur les bords de la Méditerranée, destinées à se distribuer dans les îles et dans lesarchipels, sillonnèrent de bonne heure les eaux bleues de leur grand lac sur des barques, sur des galères à deux et trois rangs derames ; mais comment naviguait-on dans ces temps reculés ? Homère nous l’a dit. Il y avait mille ans et plus, selon les anciensauteurs, qu’un navire égyptien avait pour la première fois paru en Grèce, quand les Athéniens, attaqués chez eux, furent en état dedétruire à Salamine les grosses flottes de la Perse. Héritiers des Phéniciens, les Carthaginois régnèrent en maîtres sur toute cettepartie de la Méditerranée que, bien des siècles après eux, infestèrent les pirates barbaresques établis sur leurs ruines. Mais il estdouteux qu’aucun de leurs navires ait volontairement franchi les colonnes d’Hercule. Attirés vers ces villes célèbres qui furent tour àtour l’entrepôt des richesses du vieux monde, et dont Alexandrie peut ...
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