Variétés historiques et littéraires, Tome IIILa Chasse au vieil grognard de l’antiquité.1622La Chasse au vieil grognard de l’antiquité.1622. In-8.C’est trop nous reprocher l’antiquité : nous ne faisons, n’operons, ne disons aucunechose que l’on ne nous mette devant les yeux : « J’ay veu le temps… Nos anciensfaisoyent… » Comme s’ils avoyent esté plus sages, plus sçavans, plus vaillans, plusmodestes, plus riches et mieux morigenez que nous ! Ces reproches ne nous ontpas tant attristé qu’ils ont esté le subject de nous faire estudier, songer, anquester,lire, pour faire la comparaison du vieux temps au nostre ; et tant plus j’ay vouleupenetrer avant pour en cognoistre la verité, tant plus j’ay eu du subject de meresjouir, recognoissant le contraire de ses reproches.Pour ce faire, j’ay commencé par les rois, quy est la chose la plus haulte, et suisdescendu aux actions des peuples mesmes de plus basse condition dont j’ay eu lacognoissance, soit par la lecture des livres, ou par la frequentation des vieux, où j’aytrouvé et appris que l’antiquité estoit une valeur sans conduitte, une simplicitéignorante, un default de pouvoir, une chetreuse richesse, une resjouissancemesquine et un contentement vil.Je ne parle pas ny des Grecs, ny des Latins romains, que nous sçavons estre venusau periode de vertu, de richesse, de pompe, de magnificence, de science, desagesse et de toutes autres sortes de contentemens.Je parle du royaume de France, des bonnes villes, et ...
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