Critique de La Case de l’oncle TomGeorge Sand1852Ce livre est dans toutes les mains, dans tous les journaux. Il aura, il a déjà des1éditions dans tous les formats . On le dévore, on le couvre de larmes. Il n’est déjàplus permis aux personnes qui savent lire de ne pas l’avoir lu, et on regrette qu’il yait tant de gens condamnés à ne le lire jamais : ilotes par la misère, esclaves parl’ignorance, pour lesquels les lois politiques ont été impuissantes jusqu’à ce jour àrésoudre le double problème du pain de l’âme et du pain du corps.Ce n’est donc pas, ce ne peut pas être une réclame officieuse que de revenir sur lelivre de madame Stowe. Nous le répétons, c’est un hommage, et jamais œuvregénéreuse et pure n’en mérita un plus tendre et plus spontané. Elle est loin d’ici ;nous ne la connaissons pas, celle qui a fait pénétrer dans nos cœurs des émotionssi tristes et pourtant si douces. Remercions-la d’autant plus ! Que la voix attendriedes femmes, que la voix généreuse des hommes et celle des enfants, siadorablement glorifiés dans ce livre, et celles des opprimés de ce monde-ci,traversent les mers et aillent lui dire qu’elle est estimée, qu’elle est aimée !Si le meilleur éloge qu’on puisse faire de l’auteur, c’est de l’aimer ; le plus vrai qu’onpuisse faire du livre, c’est d’en aimer les défauts. Il ne faut pas les passer soussilence, il ne faut pas en éluder la discussion, et il ne faut pas vous en inquiéter,vous qu’on raille de pleurer naïvement sur le sort ...
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