L’Espagne, ses finances et ses chemins de ferBailleux de MarizyRevue des Deux Mondes T.8, 1857L’Espagne, ses finances et ses chemins de ferLa situation financière de l’Espagne appelle l’attention à un double titre. Ce n’estplus seulement la nation espagnole, c’est notre pays même qui est intéressé à labien connaître, car le mouvement qui emporte nos capitaux au dehors, mouvementregrettable peut-être, mais irrésistible, ne se dirige plus uniquement vers le centre[1]et le nord de l’Europe : il se porte aussi vers le sud, et va, au-delà des Pyrénées,donner l’essor à ces grands travaux publics dont chaque peuple à son, tour sollicitele bienfait.Mais dans cette Espagne agitée par tant de révolutions successives, de tellesentreprises ne sont-elles pas exposées à des difficultés insurmontables? N’avons-nous pas à craindre de ne retirer aucun fruit de notre intervention? Peut-être serait-ilaisé de prouver le contraire, de montrer que notre capital, en se dirigeant vers nosfrontières du sud-ouest, n’obéit pas seulement à une généreuse et aveuglesympathie, et qu’il est encore déterminé par un motif moins méritoire peut-être,mais dont il faut bien tenir compte, — la certitude d’un profit légitime. Aussi, enexaminant, au point de vue français surtout, la situation financière de l’Espagne,j’espère arriver à des conclusions également favorables pour l’avenir de ce paysd’abord, puis pour les intérêts étrangers, dont la cause ne doit pas aujourd’hui êtreséparée de ...
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