Conan DoyleL’EnsorceleuseL’Ensorceleuse – The ParasiteL’ENSORCELEUSE―――――24 Mars.>oici le printemps arrivé, cette fois. Le grand marronnier qui se trouve en face de la fenêtre de mon laboratoire est maintenant toutcouvert de gros bourgeons vernis et gluants dont quelques uns, déjà éclatés, laissent apparaître de petites feuilles vert tendredrôlement recourbées comme des pattes de canard. Quand on se promène le long des allées on a conscience du travail silencieuxqu’accomplissent tout autour de vous les forces puissantes de la nature. La terre humide respire l’abondance et la fertilité. Dequelque côté que l’on se tourne, on voit pointer de petites pousses verdoyantes. Les jeunes branches sont roidies par l’afflux de lasève qui monte en elles, et l’air, alourdi par les dernières brumes persistantes, est rempli de senteurs légèrement résineuses.Boutons de fleurs, petits agneaux couchés au pied des haies – partout l’œuvre de reproduction s’accomplit !J’en vois les effets devant mes yeux, et je les ressens au dedans de moi-même. Nous aussi, nous avons notre printemps en nouslorsque nos artérioles se dilatent, que notre lymphe coule en un flot plus rapide, que les glandes, se gonflant et sécrétant davantage,fonctionnent avec un regain d’activité. Chaque année la nature remet au point la machine humaine jusqu’en ses moindres rouages.En ce moment même, je sens que mon sang circule avec une vivacité inaccoutumée, et volontiers, sous la caresse du soleil qui ...
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