Paul Boiteau
Légendes pour les enfants
Hachette, 1861 (pp. 203-270).
Notice.
La première édition du joli roman de Jehan de Paris paraît être celle qui fut publiée par Chaussard, in-4° Gothique, en 1554.
Il y avait sept ans que le roi François Ier était mort, et l’histoire romanesque de Jean de Paris, roi de France « lequel fict de grandes
prouesses, » n’était rien autre chose qu’une allusion enjouée, piquante et assez fière, aux luttes incessantes que le vainqueur de
Marignan, le vaincu de Pavie, avait eu à soutenir contre les divers princes de l’Europe et particulièrement contre le roi d’Angleterre
Henri VIII et contre Charles Quint, empereur d’Allemagne et roi d’Espagne, comte de Flandre, duc de Milan, souverain de Naples et
des Indes.
On aurait tort de croire que la suprématie des monarques français sur les autres rois d’Europe date seulement de Louis XIV. Dès
Philippe Auguste, dès saint Louis, et même auparavant, les chefs de la nation française étaient ceux sur lesquels l’Europe attachait le
plus respectueusement ses regards, et les empereurs d’Allemagne, les princes de Castille ou les souverains de l’Angleterre étaient
loin, même aux plus mauvais temps de l’histoire de France, d’exercer sur l’imagination des peuples une influence semblable à celle
de nos rois. Particulièrement au seizième siècle, et en dépit des grands progrès accomplis par la monarchie espagnole, on regardait
le roi de France comme le roi par excellence. C’était Charles VII, qui avait reconquis ...
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