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Publié par
Nombre de lectures
73
EAN13
9782824712819
Licence :
Libre de droits
Langue
Français
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EAN13
9782824712819
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Français
CHARLO T T E BRON T Ë
JAN E EY RE
T ome I I
BI BEBO O KCHARLO T T E BRON T Ë
JAN E EY RE
T ome I I
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1281-9
BI BEBO OK
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Sour ces :
– Bibliothè que Éle ctr onique du éb e c
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE XX I
, sy mp athies et les signes sont tr ois choses
étrang es qui, ensemble , for ment un my stèr e dont l’humanitéL n’a p as encor e tr ouvé la clef ; je n’ai jamais ri des pr
essentiments, p ar ce que j’ en ai eu d’étrang es ; il y a des sy mp athies qui pr
oduisent des effets incompréhensibles, comme celles, p ar e x emple , qui
e xistent entr e des p ar ents éloignés et inconnus, sy mp athies qui se
continuent, malgré la distance , à cause de l’ origine qui est commune ; et les
signes p our raient bien n’êtr e que la sy mp athie entr e l’homme et la
natur e .
Un jour , à l’âg e de six ans, j’ entendis Bessie raconter à Abb ot qu’ elle
avait rê vé d’un p etit enfant, et que c’était un signe de malheur p our soi
ou p our ses p ar ents ; cee cr o yance p opulair e se serait pr obablement
effacé e de mon souv enir , sans une cir constance qui l’y fix a à jamais : le jour
suivant, Bessie fut demandé e au lit de mort de sa p etite sœur .
D epuis quelques jour s, je p ensais souv ent à cet é vénement, p ar ce , que ,
1Jane Ey r e I I Chapitr e XX I
p endant une semaine entièr e , j’avais toutes les nuits rê vé d’un enfant :
tantôt je l’ endor mais dans mes bras, tantôt je le b er çais sur mes g enoux, je le r eg ardais jouer av e c les mar guerites de la prairie ou se mouiller
les mains dans une e au courante . Une nuit l’ enfant pleurait ; la nuit
suivante , au contrair e , il riait ; quelquefois il se tenait aaché à mes
vêtements, d’autr es fois il courait loin de moi : mais, sous n’imp orte quelle
for me , cee app arition me p our suivit p endant sept nuits successiv es.
Je n’aimais p as cee p er sistance de la même idé e , ce r etour continuel
de la même imag e ; je de v enais ner v euse au moment où je v o yais appr
ocher l’heur e de me coucher , l’heur e de la vision. J’étais encor e dans la
comp agnie de ce fantôme d’ enfant la nuit où j’ entendis le ter rible cri, et
l’après-midi du lendemain on vint m’av ertir que quelqu’un m’aendait
dans la chambr e de M ᵐᵉ Fairfax ; je m’y r endis et j’y tr ouvai un homme
qui me p ar ut un domestique de b onne maison ; il était en grand deuil, et
le drap e au qu’il tenait à la main était entouré d’un crêp e .
« Je p ense que v ous av ez de la p eine à me r emer e , mademoiselle ,
ditil en se le vant ; je m’app elle Le av en ; j’étais co cher chez M ᵐᵉ Re e d lor sque
v ous habitiez Gateshe ad, et je demeur e toujour s au châte au.
— Oh ! Rob ert, comment v ous p ortez-v ous ? je ne v ous ai p as oublié du
tout ; je me rapp elle que v ous me faisiez quelquefois monter à che val sur
le p one y de M ˡˡᵉ Ge or giana. Et comment va Bessie ? car v ous av ez ép ousé
Bessie .
— Oui, mademoiselle . Ma femme se p orte très bien, je v ous r emer cie ;
il y a à p eu près deux mois, elle m’a encor e donné un enfant, nous en
av ons tr ois maintenant ; la mèr e et les enfants pr ospèr ent.
— Et comment va-t-on au châte au, Rob ert ?
— Je suis fâché de ne p as p ouv oir v ous donner de meilleur es nouv elles,
mademoiselle ; cela ne va p as bien, et la famille vient d’épr ouv er un grand
malheur .
— J’ espèr e que p er sonne n’ est mort ? » dis-je en jetant un coup d’ œil
sur ses vêtements.
Il r eg arda le crêp e qui entourait son chap e au et rép ondit :
« Il y a eu hier huit jour s, M. John est mort dans son app artement de
Londr es.
— M. John ?
2Jane Ey r e I I Chapitr e XX I
— Oui.
— Et comment sa mèr e a-t-elle supp orté ce coup ?
— D ame , mademoiselle Ey r e , ce n’ est p as un p etit malheur : sa vie a
été désordonné e ; les tr ois der nièr es anné es, il s’ est conduit d’une manièr e
singulièr e , et sa mort a été cho quante .
— Bessie m’a dit qu’il ne se conduisait p as bien.
— Il ne p ouvait p as se conduir e plus mal, il a p erdu sa santé et g
aspillé sa fortune av e c ce qu’il y avait de plus mauvais en hommes et en
femmes ; il a fait des dees, il a été mis en prison. D eux fois sa mèr e est
v enue à son aide ; mais, aussitôt qu’il était libr e , il r etour nait à ses
anciennes habitudes. Sa tête n’était p as forte ; les bandits av e c lesquels il a
vé cu l’ ont complètement dup é . Il y a envir on tr ois semaines, il est v enu
à Gateshe ad et a demandé qu’ on lui r emit la fortune de toute la famille
entr e les mains ; M ᵐᵉ Re e d a r efusé , car sa fortune était déjà bien ré duite
p ar les e xtravag ances de son fils ; celui-ci p artit donc, et bientôt on apprit
qu’il était mort ; comment, Dieu le sait ! On prétend qu’il s’ est tué . »
Je demeurai silencieuse , tant cee nouv elle était ter rible . Rob ert
continua :
« Madame elle-même a été bien malade ; elle n’a p as eu la for ce de
supp orter cela : la p erte de sa fortune et la crainte de la p auv r eté l’avaient
brisé e . La nouv elle de la mort subite de M. John fut le der nier coup ; elle
est r esté e tr ois jour s sans p arler . Mardi der nier , elle était un p eu mieux,
elle semblait v ouloir dir e quelque chose et faisait des signes continuels à
ma femme ; mais ce n’ est qu’hier matin que Bessie l’a entendue balbutier
v otr e nom, car elle a enfin pu pr ononcer ces mots : “ Amenez Jane , allez
cher cher Jane Ey r e , je v eux lui p arler .” Bessie n’ est p as sûr e qu’ elle ait sa
raison et qu’ elle désir e sérieusement v ous v oir ; mais elle a raconté ce qui
s’était p assé à M ˡˡᵉ Re e d et à M ˡˡᵉ Ge or giana, et leur a conseillé de v ous
env o y er cher cher . Les jeunes filles ont d’ab ord r efusé ; mais, comme leur
mèr e de v enait de plus en plus agité e , et qu’ elle continuait à dir e : “Jane ,
Jane ” , elles ont en@