Jacques CallotArsène HoussayeRevue des Deux Mondes4ème série, tome 31 1842Jacques Callot (Houssaye)INancy est une ancienne ville qui sommeille nonchalamment, dans un doux et jolipaysage, avec le songe de plus en plus effacé de ses splendides souvenirs. A voirNancy et son paysage, ses chaumières qui se suspendent dans les touffesbocagères comme des nids d’oiseaux, ses vignes parsemées de cerisiers, l’ombrede ses grands bois, où le murmure de l’eau se perd dans le murmure du vent ; àvoir de toutes parts cette nature coquette qui a recherché pour sa parurel’émeraude des prairies, le panache ondoyant des forêts, la rivière étincelante ausoleil, l’étang et le ruisseau, le pampre bleuâtre à l’horizon, la petite roche moussue,la haie fleurie, les champs diaprés, enfin le ciel, qui, pour couronner tout cet heureuxtableau, a des caprices charmans, on se souvient aussitôt que Claude Lorrain estné dans ce pays, mais on se demande si c’est bien là le berceau de JacquesCallot. La nature où nous respirons est aussi notre mère ; le plus souvent notre amese forme à son image. Si nous sommes peintre ou poète, si Dieu nous a permis dereproduire son œuvre, c’est la nature du pays natal qui est notre premièreinspiration. L’ame de tout homme de génie est un miroir qu’il promène le long duchemin. On peut donc s’étonner de prime-abord de trouver le berceau et la tombede Jacques Callot dans cette nature douce et souriante. Est-ce donc là qu’il voyaitses capitans, ses ...
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