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Publié par
Nombre de lectures
47
EAN13
9782824711980
Licence :
Libre de droits
Langue
Français
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EAN13
9782824711980
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Français
EDMON D ABOU T
GERMAI N E
BI BEBO O KEDMON D ABOU T
GERMAI N E
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1198-0
BI BEBO OK
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Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
Les étr ennes de la duchesse
de la r ue de l’Univ er sité , entr e le numér o 51 et le
57, on v oit quatr e hôtels qui p euv ent compter p ar mi les plusV b e aux de Paris. Le pr emier app artient à M. Pozzo di Bor g o ; le
se cond, au comte de Mailly ; le tr oisième , au duc de Choiseul ; le der nier
au bar on de Sanglié . C’ est celui qui fait l’angle de la r ue Belle chasse .
L’hôtel de est une habitation de noble app ar ence . La p orte
cochèr e s’ ouv r e sur une cour d’honneur soigneusement sablé e et tapissé e de
tr eilles centenair es. La log e du suisse est à g auche , caché e sous un lier r e
ép ais où les moine aux et les p ortier s babillent à l’unisson. A u fond de la
cour à dr oite , un lar g e p er r on, abrité sous une mar quise , conduit au v
estibule et au grand escalier . Le r ez-de-chaussé e et le pr emier sont o ccup és
p ar le bar on tout seul ; il jouit sans p artag e d’un vaste jardin b or né p ar
d’autr es jardins, p euplé de fauv ees, de merles et d’é cur euils qui v ont de
l’un chez l’autr e en pleine lib erté , comme s’ils étaient habitants d’un b ois,
et non cito y ens de Paris.
1Ger maine Chapitr e I
Les ar mes des Sanglié , p eintes à la cir e , se répètent sur tous les mur s
du v estibule . C’ est un sanglier d’ or sur champ de gueules. L’é cusson est
supp orté p ar deux lé v rier s et sur monté d’un tortil de bar on av e c cee
lég ende : SANG LI É A U RO Y . Une demi-douzaine de lé v rier s vivants, gr
oup és suivant leur fantaisie , s’ag acent au pie d de l’ escalier , mordillent les
vér oniques en fleur dans les vases du Jap on, ou s’aplatissent sur le tapis en
allong e ant leur tête ser p entine . Les valets de pie d, assis sur des banquees
de Be auvais, se cr oisent solennellement les bras, comme il convient à des
g ens de b onne maison.
Le 1 ᵉʳ janvier 1853, v er s les neuf heur es du matin, tous les domestiques
de l’hôtel tenaient sous le v estibule un congrès tumultueux. L’intendant
du bar on, M. Anatole , v enait de leur distribuer leur s étr ennes. Le maîtr e
d’hôtel avait r e çu cinq cents francs, le valet de chambr e deux cent
cinquante . Le moins fav orisé de tous, le mar miton, contemplait av e c une
tendr esse ine xprimable deux b e aux louis d’ or tout neufs. Il y avait des
jaloux dans l’assemblé e , mais p as un mé content, et chacun disait en son
lang ag e que c’ est plaisir de ser vir un maîtr e riche et g énér eux.
Ces messieur s for maient un gr oup e assez pior esque autour d’une
des b ouches du calorièr e . Les plus matineux avaient déjà la grande
liv ré e ; les autr es p ortaient encor e le gilet à manches, qui est la p etite tenue
des domestiques. Le valet de chambr e était tout de noir habillé , av e c des
chaussons de lisièr e ; le jardinier r essemblait à un villag e ois endimanché ;
le co cher était en v este de tricot et en chap e au g alonné ; le suisse , en
baudrier d’ or et en sab ots. On ap er ce vait çà et là , le long des mur s, un fouet,
une étrille , un bâton à cir er , une tête de loup , et des plume aux dont je ne
sais p as le nombr e .
Le maîtr e dor mait jusqu’à midi, en homme qui a p assé la nuit au club :
on avait bien le temps de se mer e à l’ ouv rag e . Chacun faisait d’avance
emploi de son ar g ent, et les châte aux en Esp agne allaient b on train. T ous
les hommes, p etits et grands, sont de la famille de Per r ee qui p ortait un
p ot au lait.
« A v e c ça et ce que j’ai de côté , disait le maîtr e d’hôtel, j’ar r ondirai
ma r ente viagèr e . On a du p ain sur la planche , Dieu mer ci ! et l’ on ne se
laissera manquer de rien sur ses vieux jour s.
— Parbleu ! r eprit le valet de chambr e , v ous êtes g ar çon ; v ous n’av ez
2Ger maine Chapitr e I
que v ous à p enser . Mais, moi, j’ai de la famille . A ussi, je donnerai mon
ar g ent à ce p etit jeune homme qui va à la Bour se . Il me trip otera quelque
chose .
— C’ est une idé e , ça, monsieur Ferdinand, r ep artit le mar miton.
Portez-lui donc mes quarante francs, quand v ous ir ez. »
Le valet de chambr e rép ondit d’un ton pr ote cteur : « Est-il jeune !
’ est-ce qu’ on p eut fair e à la Bour se av e c quarante francs ?
— Allons, dit le jeune homme en étouffant un soupir , je les merai à
la caisse d’ép ar gne ! »
Le co cher p artit d’un gr os é clat de rir e . Il frapp a sur son estomac en
criant : « Ma caisse d’ép ar gne , à moi, la v oici. C’ est là que j’ai toujour s
placé mes fonds, et je m’ en suis bien tr ouvé . Pas v rai, pèr e Altr off ? »
Le pèr e Altr off, suisse de pr ofession, Alsacien de naissance , grand,
vig our eux, ossu, p ansu, lar g e des ép aules, énor me de la tête , et aussi r
ubicond qu’un jeune hipp op otame , sourit du coin de l’ œil et fit av e c sa
langue un p etit br uit qui valait un long p oème .
Le jardinier , fine fleur de Nor mand, fit sonner son ar g ent dans sa main,
et rép ondit à l’honorable pré opinant : « Allais, mar chais ! ce qu’ on a bu, on
ne l’a plus. Il n’ est tel placement qu’une b onne cachee dans un vieux mur
ou dans un arbr e cr eux. Ar g ent bien enfouie , les notair es ne la mang ent
p oint ! »
L’assemblé e se ré cria sur la naïv eté du b onhomme qui enter rait ses
é cus tout vifs, au lieu de les fair e travailler . inze ou seize e x
clamations s’éle vèr ent en même temps. Chacun dit son mot, trahit son se cr et,
enfour cha son dada, se coua sa mar oe . Chacun frapp a sur sa p o che et
car essa br uyamment les esp érances certaines, le b onheur clair et liquide
qu’il avait emb our sé le matin. L’ or mêlait sa p etite v oix aiguë à ce concert
de p assions v ulg air es ; et le cliquetis des piè ces de vingt francs, plus
capiteux que la fumé e du vin ou l’ o deur de la p oudr e , eniv rait ces p auv r es
cer v elles et accélérait le baement de ces cœur s g