Léonce de LavergneF r a n ç o u n e t t oRevue des Deux Mondes, Période initiale, 4eme série, tome 29, 1842 (pp. 282-313).Deux critiques éminens, MM. Charles Nodier et Sainte-Beuve, ont déjà faitconnaître à la France du nord, et l’un d’eux dans cette Revue même, le coiffeurpoète du midi, ce Jasmin dont le nom est aussi populaire sur les bords de laGaronne qu’a jamais pu l’être dans aucun pays le nom d’un poète national. Je neviens pas essayer de redire ce que ces deux juges éclairés ont si bien dit; maisJasmin va publier un nouveau volume de poésies patoises : ce volume, j’ai pu le lireun des premiers, en qualité d’ami, d’admirateur et presque de compatriote deJasmin, et je voudrais montrer qu’il n’est pas indigne de ces charmantes Papillottessi justement appréciées maintenant par tous les hommes de goût. Si la renomméedu coiffeur d’Agen s’était produite tout d’abord à Paris, sous les auspices d’unpanégyriste méridional, on aurait pu croire, que Dieu et mon pays me passent lemot, à quelque peu de gasconnade de sa part. Maintenant que le talent de Jasmina été constaté et admiré par des hommes du nord, des Parisiens, et des plushabiles, des plus écoutés, c’est peut-être à nous, hommes du midi, de dire sanscrainte quelques mots sur notre poète : celebrare domnestica facta.J’ouvre donc sans autre préambule le nouveau volume de Jasmin, et je trouved’abord l’Aveugle de Castel-Cuillé (l’Abuglo de Castel-Cuille), cette touchantehistoire qui a fait verser ...
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