[1]Etudes sur les tragiques Grecs, par M. PatinCharles MagninRevue des Deux Mondes4ème série, tome 30, 1842Études sur les tragiques Grecs, par M. PatinQuiconque est attaché, comme nous le sommes, de cœur et de pensée au dogmede la perfectibilité humaine, quiconque ne reconnaît aux habitans de notre planèted’autre destinée, disons plus, d’autre raison d’être que l’amélioration successive etle perfectionnement continu de leurs facultés, ne peut s’empêcher d’éprouver unsentiment d’hésitation et de doute en présence de deux grandes objections quiressortent de l’histoire de l’art. La première est la perfection sans égale que, dès lesiècle de Périclès, la statuaire antique a su atteindre dans la représentation de labeauté physique, la seconde est le talent suprême avec lequel les poètes grecs, etparticulièrement les tragiques, ont su donner en quelque sorte une voix et un corpsà la beauté morale. Depuis Phidias et depuis Sophocle, où est leperfectionnement ? où sont les progrès ? Parmi tant de critiques d’un esprit supérieur, Lessing, Barthélemy, Winekelmann,Guillaume Schlegel, qui, depuis un demi-siècle, ont étudié dans tous les sens l’art etla poésie des anciens, on est surpris qu’aucun ne se soit préoccupé de résoudre,que dis-je ? n’ait songé seulement à se poser un si grave et si important problème.Nous le demandons ; la muse de la tragédie a-t-elle rien produit de plus achevé quele Philoctète et l’OEdipe roi de Sophocle ou que l’Orestée du vieil ...
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