Pour les autres utilisations de ce mot, voir Émile Augier.Émile AugierMaurice SpronckRevue des Deux Mondes, novembre 1895Sommaire1 I2 II3 III4 IV5 VILe 20 mai 1844, Émile Augier, absolument ignoré alors, faisait représenter sur lethéâtre de l'Odéon sa pièce de la Ciguë. C'était une comédie en deux actes et envers, pseudo-grecque, assez amusante, assez insignifiante aussi, et qui, dès lepremier soir, fut saluée par des applaudissemens unanimes. Sans être grand clerc,et sans savoir que Ponsard eût revu et corrigé le manuscrit, on pouvait deviner dequelle doctrine poétique et théâtrale se recommandait le débutant; la presselittéraire antiromantique exulta ; les querelles d'écoles, d'autre part, n'empêchèrentpas les amis de Victor Hugo de célébrer le talent moyen, mais réel de l'auteur.Parmi eux, Théophile Gautier, qui pourtant, l'année précédente, n'avait accueilliLucrèce qu'avec des éloges presque hostiles, se montra un des plus sympathiquesadmirateurs. Jamais écrivain, pour un coup d'essai aussi modeste, n'avaitbénéficié d'une plus heureuse fortune.Son succès lui ouvrit les portes de la Comédie-Française, et l'échec d'Un hommede bien n'empêcha pas le comité de recevoir l'Aventurière.De même que, dans la Ciguë, Émile Augier avait pastiché les procédés et le stylede Ponsard, dans Un homme de bien il pasticha les procédés et le style de Molièreavec conscience et maladresse ; il imita naïvement jusqu'aux platitudes et auxlourdeurs de son modèle; il ...
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