ÉlégiesTibulle25 av. J.-C.Traduction Charles Héguin de Guerle (1862)Livre ISommaire1 ÉLÉGIE I2 ÉLÉGIE II3 ÉLÉGIE III4 ÉLÉGIE IV5 ÉLÉGIE V6 ÉLÉGIE VI7 ÉLÉGIE VII8 ÉLÉGIE VIII9 ÉLÉGIE IX10 ÉLÉGIE XÉLÉGIE IAvide de richesses, qu'un autre entasse l'or en brillants monceaux, et possède denombreux arpents d'un sol bien cultivé : il vivra dans les fatigues et les alarmes,toujours voisin de l'ennemi, et les accents guerriers du clairon chasseront lesommeil loin de ses paupières. Pour moi, que la pauvreté me laisse à mon oisiveexistence, pourvu qu'un feu modeste éclaire mon foyer. Simple habitant deschamps, je planterai moi-même, dans la saison, la vigne délicate, ou, d'une maincomplaisante, je grefferai l'arbre fruitier. Puissent mes espérances n'être pointtrompées ! Puissé-je, chaque année, voir mes récoltes s'amonceler, et mes cuvesse remplir d'un vin écumeux ! Car j'acquitte la dette d'une pieuse vénération, toutesles fois qu'une souche isolée dans la campagne, ou une pierre antique au milieud'un carrefour, s'offre à ma vue, parée de guirlandes de fleurs, et tous les fruits queme donne l'année nouvelle, j'en dépose les prémices aux pieds du dieu deslaboureurs. Blonde Cérès, tu auras une couronne d'épis cueillis dans mon champ ;je la suspendrai aux portes de ton temple. Rougi de vermillon, que Priape placédans mes vergers en soit le gardien et effraye les oiseaux avec sa faux redoutable.Vous aussi, Lares, qui veillez sur un héritage aussi pauvre ...
Voir