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26 mai 2013

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Français

Elaine Feinstein – Je m'appelle Frieda Bloom
Une note de lecture par Jean-François Ponge
La vie privée de Bertolt Brecht est moins connue que son théâtre, et c'est tant mieux. Le roman d'Elaine Feinstein nous en dévoile la partie la plus secrète, celle de ses rapports (y compris charnels) avec les femmes de sa vie, qui l'ont accompagné tout au long de sa carrière. La narratrice, Frieda Bloom, l'a bien connu, puisqu'elle a été sa compagne dès l'âge de seize ans, après avoir quitté un père à la main baladeuse et une mère faisant l'autruche. Malgré des débuts dans la vie qui auraient pu l'emmener vers la prostitution (elle y échappe de peu avec un précédent compagnon), Brecht va être son mentor et lui révéler son talent précoce de chanteuse et de compositrice. Tel est le point de départ de ce récit, dont le modèle réel n'est pas dévoilé (Lotte Lenya, pourtant personnage du roman?) mais peut être retrouvé aisément dans la jeunesse allemande de l'époque, éprise d'idéal (ici communiste) dans un monde où toutes les valeurs, tant morales que monétaires, s'effondrent. Raconté avec désinvolture, comme s'il s'agissait d'un journal intime, ce beau récit nous plonge dans un univers fascinant, où se mêlent inextricablement amour, culture et politique. Les inconditionnels de Brecht vont sans doute sursauter, pourtant l'image de celui-ci n'est pas ternie. Tout au contraire, il prend un visage beaucoup plus humain que le portrait assez glacial que l'histoire nous en a laissé. Une simple remise à niveau...
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