Economie politique, du crédit et des banques dans l’industrie
Charles Coquelin
Revue des Deux Mondes
4ème série, tome 31, 1842
Économie politique, du crédit et des banques dans l’industrie
I
L’industrie, dans sa marche progressive, s’avance sur deux ligues parallèles. D’un
côté, elle crée les instrumens du travail, invente ou perfectionne les procédés
mécaniques, dompte les élémens, soumet les agens naturels à sa puissance : c’est
le progrès matériel ou physique ; de l’autre, elle développe les facultés humaines,
tantôt par l’union des forces, tantôt par la séparation des tâches ; elle active par de
savantes combinaisons la circulation des capitaux et la distribution des produits ;
elle encourage enfin le travail en multipliant autour de lui les conditions d’ordre, de
garantie et de sécurité c’est le progrès moral ou social. Si l’on cherche quels sont
aujourd’hui les derniers termes du progrès matériel, on trouve en première ligne les
machines à vapeur, les chemins de fer et ces ingénieux mécanismes qui ont porté
si haut l’industrie des tissus. En cherchant sur la ligne parallèle les institutions qui
marquent le dernier terme du progrès moral ou social, on s’arrête naturellement aux
sociétés par actions, parmi lesquelles on distingue les compagnies d’assurances,
et, par-dessus tout, les banques.
Il serait difficile de dire dans laquelle de ces deux voies l’humanité a fait les plus
brillantes conquêtes. Certes, on peut rester en admiration devant les prodiges
accomplis ...
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