De quelques mots voyageurs au long cours COMMUNICATION DE WILLY BAL À LA SÉANCE MENSUELLE DU 11 JUIN 1994 ans le Voyage à l’île de France, Bernardin de Saint-Pierre, parlant des dames D de la bonne société, écrit : « Dès qu’il y a un bal, elles arrivent en foule, voiturées en palanquin. C’est une espèce de litière, enfilée d’un long bambou que quatre Noirs portent sur leurs épaules : quatre autres les suivent pour les relayer. » L’intérêt de ce texte est de décrire l’objet, le mode de locomotion et d’attester la chose et le mot à l’île Maurice en 1768 . À la Réunion, on ne trouve le mot qu’en . Son histoire est assez bien connue des lexicologues. Je ne ferai que la rappeler brièvement. Palanquin apparaît en français en 1589 selon le dictionnaire de Bloch et von Wartburg, en 1610 seulement d’après le Robert historique. L’hypothèse couramment admise y voit un emprunt au portugais palanquim, attesté vers , auquel on reconnaît une origine indienne, peut-être le telugu pallakî, apparenté lui-même au sanscrit paryañka « lit, litière ». Cette explication ne soulève aucun problème phonétique ou sémantique — et me semble confirmée par l’histoire de ce mode de locomotion. Toutefois, certains philologues, dont José Pedro Machado, auteur du Dicionário etimológico da Zingua portuguesa, n’excluent pas que palanquim soit un dérivé de palanque, attesté dans cette même acception quelque dix ans plus tôt et qui pourrait être apparenté au latin vulgaire palanca, ...
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