TertullienDe la PudicitéTraduction P. DE LABRIOLLE (1906)I. -- ÉDIT DE L'ÉVÊQUE DES ÉVÊQUES -- CONTRE LES PSYCHIQUES[1] La pudicité, fleur des mœurs, honneur des corps, parure des sexes, intégrité dusang, garantie de la race, fondement de la sainteté, signe pour tous d'une âmesaine, bien que rare, bien que malaisément parfaite et perpétuelle à grand peine,peut, en une certaine mesure, vivre dans le siècle, si la nature y prépare, si ladiscipline y persuade, si la sévérité y oblige ; puisque tout bien de l'âme vient de lanaissance, de l'éducation ou de la contrainte. [2] Mais le mal l'emporte (c'est là lesigne caractéristique des temps ultimes) : le bien ne peut plus naître, tellement lessemences sont corrompues ; il ne peut plus se développer par l'éducation, tellementles études sont abandonnées, ni par la contrainte, tellement les lois sontdésarmées. [3] En un mot, la vertu dont nous commençons à parler est devenue sisurannée que ce n'est pas de renoncer aux passions, mais de les modérer, quis'appelle communément pudicité, et celui-là paraît suffisamment chaste qui n'estpoint trop chaste. [4] Au reste, que la pudicité mondaine se débrouille avec lemonde lui-même, s'il est vrai qu'elle naissait avec ses dispositions naturelles, seformait à ses études, et était contrainte au même esclavage que lui. Eût-ellesubsisté, elle n'en eût été que plus piteuse, étant inféconde puisque ce qu'ellefaisait ne valait rien aux yeux de Dieu. Je préfère l'absence d'un ...
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