[1]De la poésie lyrique en Allemagne - le Docteur Justin KernerHenri BlazeRevue des Deux Mondes4ème série, tome 30, 1842De la poésie lyrique en Allemagne - Le docteur Justinus Kerner/2Comme Uhland, Justin Kerner est Souabe ; Uhland vit à Stuttgard, Justin Kerner àWeinsberg, et ce voisinage des deux lyriques n’est pas le seul lien qui lesrapproche. Frères par le sol, enfans tous deux de cette noble Souabe, où la vigne etles chansons viennent comme à souhait, les mêmes influences extérieures ontdéveloppé chez eux le sens inné ; les mêmes traditions, les mêmes loisclimatériques ont sollicité leur génie et mis en belle humeur la veine mélodieuse.Toute vraie poésie, la poésie lyrique surtout, en tant que la plus individuelle, la plussubjective, conserve, indépendamment de son caractère national absolu, des traitsparticuliers, certaines singularités de provinces et de cantons, certains idiotismes. Ilva sans dire que ce caractère provincial ressortira d’autant plus que la poésies’exercera dans la sphère populaire et bourgeoise, et voilà justement d’où vient laphysionomie si prononcée de Hans Sachs, par exemple, le Nürembergeois parexcellence. Sans prétendre aller chercher ces idiotismes de la poésie dans unevocation héréditaire, un instinct de race, qui peuvent même quelquefois ne pas sedémentir à l’étranger, - témoin la poésie des Grecs, poésie dorique, ionique,éolienne, etc., - ne suffirait-il pas d’alléguer certaines influences plus simples et quise ...
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