TertullienTraduit par M. E.-A. De Genoude, 1852I. Ceux qui, cherchant à ébranler la foi à la résurrection, que l'on avait cruefermement jusqu'à ces modernes Sadducéens, prétendent que cette espérancen'appartient point à la chair, ont raison de mettre en question la chair de Jésus-Christ, et de soutenir ou qu'elle n'existe pas, ou qu'elle est tout autre chose que lachair de l'homme. Ils craignent que s'il est prouvé une fois que cette chair estsemblable à la nôtre, il n'en sorte contre eux la présomption que cette chair,ressuscitée en Jésus-Christ, ressuscitera infailliblement dans les hommes. Il fautdonc soutenir la réalité de la chair avec les mêmes arguments qui servent à larenverser. Examinons quelle est la substance corporelle du Seigneur. Quant à sasubstance spirituelle, tout le monde est d'accord. Il ne s'agit que de sa chair. Ondispute de sa vérité, de sa nature, de son existence, de son principe, de sesqualités. Sa réalité deviendra le gage de notre résurrection. Marcion, voulant nier lachair du Christ, a nié aussi sa naissance: ou, voulant nier sa naissance, a niéégalement sa chair, sans doute de peur que la naissance et la chair ne serendissent témoignage dans leur mutuelle correspondance, puisqu'il n'y a point denaissance sans la chair, ni de chair sans la naissance! Comme si, en vertu desdroits que s'arroge l'hérésie, il n'avait pas pu, ou nier la naissance en admettant lachair, ainsi que l'a fait Apelles, son disciple, et depuis son ...
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