De l’ArianismeL e r m i n i e rRevue des Deux Mondes4ème série, tome 26, 1841De l’Arianisme[1]Anathase-le-Grand et l’église de son temps en lutte avec l’Arianisme L’étude des hérésies est un des spectacles les plus instructifs que puisse présenterà l’esprit l’histoire morale de l’humanité. On y voit les efforts de la pensée humaine,ses résistances, ses révoltes ; on la suit dans ses détours les plus ingénieux, dansses écarts les plus singuliers. Si l’on n’a pas exploré les opinions des hérésiarquesdont les doctrines et le nom sont venus jusqu’à nous, on ne connaît pas toutes lesressources de la sophistique et de l’imagination humaine.Une religion ne saurait prévaloir qu’en établissant son triomphe sur la ruine dequelques grandes opinions qui régnaient sur les hommes avant sa venue. Elle lesopprime, elle les absorbe, et pendant un moment ces opinions sont non-seulementvaincues, mais semblent anéanties. Illusion : elles survivent d’une façon latente,mais indestructible. Rien de ce qui a des racines profondes dans la nature humainene périt, ne disparaît sans retour, et la moitié de l’histoire religieuse etphilosophique est remplie par les résurrections de ce qu’on avait pu croire uninstant enseveli dans un irrévocable néant.Sans Moïse et sans Platon, le christianisme n’existerait pas Il est sorti de la loipromulguée par le sauveur des Hébreux, et il s’est incorporé la doctrine orientalefaçonnée par l’artiste athémen. Tout ce développement historique ...
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