Stéphane MallarméVers et ProseII. PROSE. plusieurs PagesSECONDE DIVAGATIONCÉRÉMONIALS» Quelle représentation, le monde y tient : un livre, dans notre main, s’il énoncequelque idée auguste, supplée à tous les théâtres, non par l’oubli qu’il en cause,mais les rappelant impérieusement, au contraire. Le ciel métaphorique qui sepropage à l’entour de la foudre du vers, artifice évocateur par excellence au pointde simuler peu à peu et d’incarner les héros eux-mêmes (juste dans ce qu’il fautapercevoir pour n’être pas gêné de leur présence, bref le mouvement), cespirituellement et magnifiquement illuminé fond d’extase, c’est, c’est bien le pur denous-mêmes par nous porté, toujours prêt à jaillir à l’occasion laquelle dansl’existence ou hors l’art fait toujours défaut. Musiques certes que l’instrumentationd’un orchestre tend à reproduire seulement et à feindre. Admirez dans sa toute-puissante simplicité ou foi en un moyen vulgaire et supérieur, l’élocution, puis lamétrique l’affinant à une expression dernière, comme quoi un esprit qui se réfugiaau vol de plusieurs feuillets, défie la civilisation négligeant de construire à son rêve,faute du motif qu’elles aient lieu, la salle prodigieuse et la scène. Le mime absent etfinales ou préludes aussi par les bois, les cuivres et les cordes, il attend, cet espritplacé au-delà des circonstances, l’accompagnement obligatoire d’arts, ou s’enpasse. Seul venu à l’heure parce que l’heure est sans cesse aussi bien que jamais ...
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