Stéphane MallarméVers et ProseII. PROSE. plusieurs PagesDIVAGATION PREMIÈRERELATIVEMENT AU VERSLa littérature ici subit une exquise crise, fondamentale.À jeter les yeux alentour, chez quiconque accorde à cette fonction une place ou lapremière, voilà le fait, d’actualité, Que nous assistons, comme finale de ce siècle, jene dirai ainsi que ce fut dans le dernier, à des bouleversements, mais, hors de laplace publique, à une inquiétude du voile dans le temple, avec des plis significatifset un peu sa déchirure.Un lettré français, ses lectures interrompues à la mort de Victor Hugo, il y aquelques ans, ne peut, s’il les souhaite poursuivre, qu’être déconcerté. Hugo, danssa tâche mystérieuse, rabattit toute la prose, philosophie, éloquence, histoire auvers, et, comme il était le vers personnellement, il confisqua chez qui pense,discourre ou narre, presque le droit à s’énoncer. Monument en ce désert, avec lesilence loin ; dans une crypte, la divinité ainsi d’une majestueuse idée inconsciente,à savoir que la forme appelée vers est simplement elle-même la littérature ; quevers il y a sitôt que s’accentue la diction, rythme dès que style. Notre vers, je lecrois, avec respect attendit que le géant qui l’identifiait à sa main tenace et plusferme toujours de forgeron, vînt à manquer ; pour, lui, se rompre. Toute la langue,ajustée à la métrique, y recouvrant ses coupes vitales, s’évade, selon une libredisjonction aux mille éléments simples ; et, je l’indiquerai, ...
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