Réflexions sur la formation et la distribution desrichesses. Observations de l’éditeurHippolyte DussardLe Mémoire que Turgot, dans sa modeste simplicité, a intitulé Réflexions sur laformation et la distribution des richesses, peut être considéré comme formant labase de ses opinions économiques. C’est pour cette raison que nous avons crudevoir, sans tenir compte de l’ordre chronologique des écrits de ce grand ministre,placer ce Mémoire en tête de cette édition de ses œuvres.Après la lecture attentive de cet écrit, dont la lucidité, l’ordre logique, la déductionfrappent l’esprit, on en est à se demander comment une œuvre appuyée sur unebase aussi fragile que celle de la science des physiocrates, la Théorie du produitnet, peut en même temps contenir des vérités aussi incontestables que cellesqu’elle renferme, et qui se déduisent aussi nettement des principes généraux de lascience qu’il était réservé à Adam Smith d’exposer dans leur ensemble.Il nous semble qu’on a pris d’une manière un peu trop absolue l’assertion qui setrouve, à la vérité, raille fois exprimée dans les œuvres de Quesnay, de Turgot, etc.,et qui consiste à dire que la terre est la seule source des richesses.Il est impossible qu’un esprit aussi éclairé que Turgot ait méconnu la forceproductrice de l’industrie, et la définition qu’il donne lui-même de la valeur dans leMémoire qui suit celui-ci prouve jusqu’à l’évidence qu’il partageait à cet égardl’opinion émise depuis par Adam Smith. Dans ...
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