Les Saisons (Lamartine)

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Alphonse de Lamartine — Harmonies poétiques et religieusesPièces ajoutéesLes SaisonsÀ M. Cabarrus Au printemps, les lis des champs filentLeur tunique aux chastes ...
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Français

Alphonse de LamartineHarmonies poétiques et religieuses
Au printemps, les lis des champs filent Leur tunique aux chastes couleurs ; Les gouttes que les nuits distillent Le matin se changent en fleurs. La terre est un faisceau de tiges Dont l'odeur donne des vertiges Qui font délirer tous les sens ; Les brises folles, les mains pleines, Portent à Dieu, dans leurs haleines, Tout ce que ce globe a d'encens.
En été, les feuillages sombres, Où flottent les chants des oiseaux, Jettent le voile de leurs ombres Entre le soleil et les eaux ; Des sillons les vagues fécondes Font un océan de leurs ondes, Où s'entre-choquent les épis ; Le chaume, en or changeant ses herbes, Fait un oreiller de ses gerbes Sous les moissonneurs assoupis.
Ainsi qu'une hôtesse attentive Après le pain donne le miel, L'automne à l'homme son convive Sert tour à tour les fruits du ciel : Le raisin pend, la figue pleure, La banane épaissit son beurre, La cerise luit sous rémail, La pêche de duvet se pluchc, Et la grenade, verte ruche, Ouvre ses rayons de corail.
L'hiver, du lait des neiges neuves Couvrant les nuageux sommets, Gonfle ces mamelles des fleuves D'un suc qui ne tarit jamais. Le bois mort, ce fruit de décembre, Tombe du chêne que démembre La main qui le fit verdoyer, Et, couvé dans le creux de l'âtre, Il rallume au souffle du pâtre Le feu, ce soleil du foyer.
O Providence ! ô vaste aumône Dont tout être est le mendiant ! Vœux et grâce autour de ton trône Montent sans cesse en suppliant. Quels pleurs ou quels parfums répandre ?... Hélas ! nous n'avons à te rendre Rien, que les dons que tu nous fais. Reçois de toute créature Ce Te Deum de la nature, Ses misères et tes bienfaits !
Pièces ajoutées Les Saisons À M. Cabarrus
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