Chien-Caillou, pauvre trompette, feu mietteUn jour parut un tout petit volume, tout humble, tout simple, au total, une choseimportante, Chien-Caillou, l’histoire simplement, nettement, crûment racontée, ouplutôt enregistrée, d’un pauvre graveur, très original, mais tellement dénué derichesses qu’il vivait avec des carottes, entre un lapin et une fille publique : et ilfaisait des chefs-d’œuvre. Voilà ce que Champfleury osa pour ses débuts : secontenter de la nature et avoir en elle une confiance illimitée.La même livraison contenait d’autres histoires remarquables, entre autres : M. leMaire de Classy-les-Bois, au sujet de laquelle histoire je prierai le lecteur deremarquer que Champfleury connaît très bien la province, cet inépuisable trésord’éléments littéraires, ainsi que l’a triomphalement démontré notre grand H. deBalzac, et aussi dans son petit coin où il faudra que le public l’aille chercher, unautre esprit tout modeste et tout retiré, l’auteur des Contes normands et desHistoriettes baguenaudières, Jean de Falaise (Philippe de Chennevières), un braveesprit tout voué au travail et à la religion de la nature, comme Champfleury, etcomme lui élevé à côté des journaux, loin des effroyables dysenteries de MM.Dumas, Féval et consorts.Puis Carnaval, ou quelques notes précieuses sur cette curiosité ambulante, cettedouleur attifée de rubans et de bariolages dont rient les imbéciles, mais que lesParisiens respectent.La seconde livraison contenait : Pauvre ...
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