Sommaire :I. Le ravin d’ErnulaII. Leurs AltessesIII. NuñoIV. La conversation des infantsV. Les soldats continuent de dormiret les infants de causerVI. Quelqu’unVII. Don Ruy le SubtilVIII. Pacheco, Froïla, RostabatIX. Durandal travailleX. Le crucifixXI. Ce qu’a fait Ruy le SubtilILe ravin d’ErnulaIls sont là tous les dix, les infants d’Asturie.La même affaire unit dans la même prairieLes cinq de Santillane aux cinq d’Oviedo.C’est midi ; les mulets, très las, ont besoin d’eau,L’âne a soif, le cheval souffle et baisse un œil terne,Et la troupe a fait halte auprès d’une citerne ;Tout à l’heure on ira plus loin, bannière au vent ;Ils atteindront le fond de l’Asturie avantQue la nuit ait couvert la sierra de ses ombres ;Ils suivent le chemin qu’à travers ces monts sombresUn torrent, maintenant à sec, jadis creusa,Comme s’il voulait joindre Espos à Tolosa ;Un prêtre est avec eux qui lit son bréviaire.Entre eux et Compostelle ils ont mis la rivière.Ils sont près d’Ernula, bois où le pin verdit,Où Pélage est si grand, que le chevrier dit :« Les Arabes faisaient la nuit sur la patrie.— Combien sont-ils ? criaient les peuples d’Asturie.Pélage en sa main prit la forêt d’Ernula,Alluma cette torche, et, tant qu’elle brûla,Il put voir et compter, du haut de la montagne,Les maures ténébreux jusqu’au fond de l’Espagne. »IILeurs AltessesL’endroit est désolé, les gens sont triomphants.C’est un groupe tragique et fier que ces infants,Précédés d’un ...
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