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Français
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2013
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Publié le
12 avril 2013
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Français
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12 avril 2013
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Français
H EN RI BARBUSSE
J’A CCUSE !
BI BEBO O KH EN RI BARBUSSE
J’A CCUSE !
1932
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1055-6
BI BEBO OK
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.J’A CCUSE !. . .
’ A CCUSE g ouv er nements français qui se sont succé dé
depuis la guer r e d’av oir accueilli, encourag é , aidé , p ayé et ar méJ les so ciétés de moins en moins se crètes de g ardes blancs, qui
constituent une or g anisation inter nationale de criminels ayant p our but
le meurtr e et la guer r e .
J’ A CCUSE les g ouv er nements d’êtr e r esp onsables des assassinats
successiv ement commis p ar ces bandits, dont les énor mes, multiples et
opulents gr oup ements étendent leur s tentacules sur le monde entier et ont
leur fo y er en France .
J’ A CCUSE P ART ICU LI EREMEN T LE GOU V ERN EMEN T T ARDI EU
D’ET RE RESPONSABLE DE L’ A T T EN T A T DE GORGU LOF F , GARDE
BLANC, EN LIAISON A V EC LA POLICE F RANÇAISE.
J’ A CCUSE T ARDI EU d’av oir joué une comé die plus monstr ueuse
encor e que ridicule en faisant rép andr e p ar les mo y ens de pr op ag ande et
de cor r uption de la pr esse , dont il disp osait, le br uit que Gor guloff était
un b olche vik, ou un « né o-b olche vik », ou un instr ument des b olche viks,
mensong e éhonté qui n’ en a p as moins été e xploité p ar tous les ennemis
de la classe ouv rièr e .
JE L’ A CCUSE d’av oir , en ré alité , tout fait p our que l’assassinat de Paul
1J’accuse ! Chapitr e
D our mer s’accomplisse , et j’accuse ses chefs de ser vice de n’av oir , en
consé quence , rien fait p our l’ empê cher .
††
Je fais p artie d’un gr oup ement d’hommes qui sont prêts à donner leur
sang et leur vie p our la cause de l’émancip ation définitiv e des masses
humaines e xploité es et opprimé es p ar d’autr es hommes. A ucun mo y en
d’intimidation, aucune mesur e , ne sont susceptibles de me fair e mo difier
l’ e xpr ession publique de ma p ensé e , qui est celle de mes frèr es de lue .
Mais je suis incap able de pr endr e des rê v es p our des ré alités et d’avancer
quoique ce soit qui ne soit p as é vident, et contrôlé . Pour moi, les p ar oles
sont des actes. J’ai pesé toutes celles que j’écris ici.
Je v eux sp é cifier que l’accusation cir constancié e et p ositiv e que je
p orte contr e les or g anisations unifié es de brig andag e tendant au meurtr e
isolé et colle ctif, et dont l’Etat-Major français et le gouvernement tiennent
les ficelles , ne s’applique p as à tous les émigrés en g énéral, — les
travailleur s étrang er s ayant ici les mêmes dr oits que les travailleur s français
— mais à une catég orie sp é ciale d’émigrés, disp osant de mo y ens
puissants, dont l’impunité est intolérable , et que nous ne tolér er ons plus.
Le ré quisitoir e que j’ entends for muler contr e les machinations, les
méfaits et les crimes ( dont la liste n’ est p as close ) p er p étrés p ar un
ramassis d’ espions, de pr o v o cateur s et d’ap aches, grâce à l’inadmissible et
déshonorante pr ote ction des autorités publiques, JE LES AP P U I E SU R
DES F AI TS P RECIS. Ces faits ont été déjà énumérés et rép étés av e c une
stricte neeté dans l’ Humanité, sans qu’aucun démenti soit v enu infir mer
le moindr e d’ entr e eux. Je les r epr ends dans les grandes lignes, ser
einement et obje ctiv ement.
n
2L’ARMEE BLANCH E EN
F RANCE : U N ET A T D ANS
L’ET A T
p as d’aujourd’hui, ni d’hier . La r e connaissance
officielle , l’aide en ar g ent, les four nitur es d’ar mes, accordé es auxI bandes blanches abje ctes de K oltchak, de Y oudenich, de D enikine
et de W rang el, sont des faits p ositifs inscrits définitiv ement dans les
annales de l’après-guer r e . D es centaines de millions ont été préle vés sur les
contribuables français et distribués à ces g ens de sac et de corde qui ont
mis à feu et à sang des régions entièr es de la Russie libéré e – p ar les b ons
offices de MM. Clémence au et Millerand.
and W rang el a été v omi définitiv ement p ar la Russie nouv elle , son
ar mé e n’a été dislo qué e qu’ en Russie . Le g ouv er nement français a pris
toutes les mesur es p our en maintenir les cadr es, et cela dans un but
absolument confor me à sa p olitique intérieur e et e xtérieur e de régr ession
so ciale .
LA MASSE P RI NCI P ALE DE L’ ARMEE BLANCH E, QU I CONST I T U E
U N E FORCE POLICI ÈRE ET MI LI T AI RE I N T ERNA T IONALE DE P LUS
3J’accuse ! Chapitr e
DE 200.000 HOMMES P RÊTS A T OU T F AI RE, EST CONCEN T REE EN
F RANCE.
L’ or g anisation de ce centr e actif de ré action so ciale et p olitique , non
seulement tolérée, mais soutenue par les pouvoirs officiels , aeint une
ampleur qu’ on a p eine à s’imaginer , et qui n’a p as laissé de causer une
stup eur — d’ailleur s bien p assagèr e — à la Chambr e des députés quand il en
a été donné à la tribune quelques ap er çus à pr op os de l’affair e K outiép o v ,
et qui a confondu le public français, quand il a v u défiler , EN ARMES,
officiellement, sous l’ Ar c de T riomphe , à tr ois r eprises différ entes, en
septembr e 1930, en août et en no v embr e 1931, des régiments de
GardesBlancs.
n
4« Prêts à commencer la guer r e »
’U N ION GEN ERALE MI LI T AI RE, dont l’état-major commandé
p ar le général Miller est à Paris, gr oup e une quinzaine de vastesL or g anisations militair es, plus 140 se ctions de cosaques. Cee
for ce militair e imp osante r e cr ute chaque jour des soldats et des élè v es
officier s dans la jeunesse émigré e . Le g énéral Miller , dans une inter vie w
qu’il a donné e der nièr ement au jour nal anglais e Referee, après av oir
r e c onnu que l’ or g anisation d’un tel rése au et son é quip ement n’ ont été
p ossible que « grâce à l’aitude bienveillante des gouvernements français »
ouv r e un ap er çu sur l’imp ortance et l’état de prép aration de ces effe ctifs.
Ce ne sont nullement là des r enseignements se cr ets : on n’a qu’à lir e la
préface du Guide de l’Union Générale Militaire p our êtr e au courant de ce
mouv er ment actif et for midable . Son obje ctif : la guer r e contr e la Russie .
En aendant, s’il le faut, prêter main-forte aux p olices nationales contr e
le pr olétariat.
Il y a quelques mois, le g énéral Miller a fait une insp e ction des for ces
dont il disp ose en Eur op e . Il a été r e çu comme un prince en Pologne —
où il s’ est mis en rap orts av e c le chef de l’état-major p olonais Pisk or , et
dans les Balk ans. A Bucar est et dans tous les Etats vassaux de la France ,
il a été accueilli p ar les autorités officielles et les g énéraux. Il a r emer cié
5J’accuse ! Chapitr e
publiquement le g ouv er nement y oug oslav e du concour s qu’il lui app
ortait, et dans de brillantes réunions, tous ces grands p er sonnag es g alonnés
et chamar rés ont ouv ertement pré conisé le fr ont unique contr e l’U .R.S.S.
sous l’égide de la