Foires et marchésTurgot1756[1]ARTICLES EXTRAITS DE L’ENCYCLOPÉDIE .FOIRES ET MARCHES.Le mot foire, qui vient de forum, place publique, a été dans son origine synonymede celui de marché, et l’est encore à certains égards. L’un et l’autre signifient unconcours de marchands et d’acheteurs dans des lieux et des temps marqués ;mais le mot de foire paraît présenter l’idée d’un concours plus nombreux, plussolennel et par conséquent plus rare. Cette différence, qui frappe au premier coupd’œil, paraît être celle qui détermine dans l’usage l’application de ces deux mots ;elle provient cependant elle-même d’une autre différence plus cachée, et pour ainsidire plus radicale, entre ces deux choses. Nous allons la développer.Il est évident que les marchands et les acheteurs ne peuvent se rassembler danscertains temps et dans certains lieux sans un attrait, un intérêt qui compense oumême qui surpasse les frais du voyage et du transport des denrées ou desmarchandises. Sans cet attrait chacun resterait chez soi : plus il sera considérable,plus les denrées supporteront de longs transports, plus le concours des marchandset des acheteurs sera nombreux et solennel, plus le district dont ce concours est lecentre pourra être étendu. Le cours naturel du commerce suffit pour former ceconcours et pour l’augmenter jusqu’à un certain point. La concurrence des vendeurslimite le prix des denrées, et le prix des denrées limite à son tour le nombre des[2]vendeurs . En effet, tout ...
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