Stéphane MallarméDivagationsBibliothèque-Charpentier ; Fasquelle, 1897 (pp. 67-76).VILLIERS DE L’ISLE-ADAMNul, que je me rappelle, ne fut, par un vent d’illusion engouffré dans les plis visibles,tombant de son geste ouvert qui signifiait : « Me voici », avec une impulsion aussivéhémente et surnaturelle, poussé, que jadis cet adolescent ; ou ne connut à cemoment de la jeunesse dans lequel fulgure le destin entier, non le sien, mais celuipossible de l’Homme ! la scintillation mentale qui désigne le buste à jamais dudiamant d’un ordre solitaire, ne serait-ce qu’en raison de regards abdiqués par laconscience des autres. Je ne sais pas, mais je crois, en réveillant ces souvenirs deprimes années, que vraiment l’arrivée fut extraordinaire, ou que nous étions bienfous ! les deux peut-être et me plais à l’affirmer. Il agitait aussi des drapeaux devictoire très anciens, ou futurs, ceux-là mêmes qui laissent de l’oubli des pilierschoir leur flamme amortie brûlant encore : je jure que nous les vîmes.Ce qu’il voulait, ce survenu, en effet, je pense sérieusement que c’était : régner. Nes’avisa-t-il pas, les gazettes indiquant la vacance d’un trône, celui de Grèce,incontinent d’y faire valoir ses droits, en vertu de suzerainetés ancestoriales, auxTuileries : réponse, qu’il repassât, le cas échéant, une minute auparavant on enavait disposé. La légende, vraisemblable, ne fut jamais, par l’intéressé, démentie.Aussi ce candidat à toute majesté survivante, d’abord ...
Voir