Stéphane MallarméDivagationsBibliothèque-Charpentier ; Fasquelle, 1897 (pp. 116-122).THÉODORE DE BANVILLELa riante immortalité d’un poëte résoud les questions, en dissipe le vague, avec unrayon. Ainsi, par ce midi, l’autre dimanche, automnal, quand plusieurs ou tous quihonorons son culte, le vers, et aimons la mémoire du Maître, inaugurâmes lemonument, dans un jardin, à Théodore de Banville. L’authentique tombe garde lesrestes et présente une dure pierre aux genoux de veuve endolorie ou de proche ! Jeme figure — et devance la décision bientôt prise relativement à une résurrection,fraternelle, par le marbre ou le bronze attribués à Baudelaire — que convient, pourla quotidienne apothéose, un cimetière désintéressé, profane, glorieux, comme ceLuxembourg : ouvert au ciel particulier qui demeure sur les citadines futaies, lesvases décoratifs, les fleurs ; et cher au passant. Détail, le triomphateur en était,voici à peine dix-huit mois, l’hôte, presque chaque jour. Son traditionnel et neufesprit, là, introduisit, auparavant, une moderne évocation mythologique :Un soir de juin, bercés par les flots attendris,Les iris pâlissants croissaient au bord de l’onde ;Et dans le Luxembourg, ce paradis du monde,Les marbres de l’Attique, amoureux de Paris,Voyaient l’air et les cieux et la terre fleuris.(Malédiction de Cypris.)Toujours, aussi près du Panthéon se prend-on à regretter qu’Hugo (eux, lessavants, les politiques, plus ou moins, s’accommodent de la vide ...
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