Stéphane MallarméDivagationsBibliothèque-Charpentier ; Fasquelle, 1897 (pp. 211-221).PLANCHES ET FEUILLETSL’occasion depuis peu se présenta d’étudier, à la fois, une œuvre dramatiqueneuve et certaines dispositions secrètes à lui-même du public parisien : avec laproclamation de sentiments supérieurs, rien ne me captive tant que lire leur reflet enl’indéchiffrable visage nombreux formé par une assistance.Je me reporte au récent gala littéraire donné par M Édouard Dujardin pour produirela Fin d’Antonia.L’auteur montre une des figures intéressantes d’aujourd’hui. Celle du lettré, uneflamme continue et pure le distingue (romancier avec les Hantises, Les Laurierssont coupés, poëte À la Gloire d’Antonia, Pour la Vierge du roc ardent et dans Laréponse de la Bergère au Berger) ; mais pas professionnel, homme du monde,sportsman comme naguère le fondateur et l’inspirateur des Revues Indépendantee t Wagnérienne : il gréerait demain la voilure autrement qu’en vélin de quelqueremarquable yacht. Je le veux voir, pour cette heure, costumé du soir, une pluied’orchidées au revers de l’habit — ombre de trois quarts selon la rampe éteinte,avec une jolie inclinaison de toute l’attitude — mystérieux, scrutant du monocle lemanuscrit de son prologue ; whistlérien. Trois étés, consécutifs, il invita Paris àconnaître les diverses parties, ou, chaque une tragédie moderne, de la Légended’Antonia. Cette fois-ci spécialement et pour la conclusion il usa de faste. La trèscourue, ...
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