Chronique de la quinzaine — 30 juin 1842Victor de MarsRevue des Deux Mondes4ème série, tome 31, 1842Chronique de la quinzaine/1842/30 juin 1842Le jour décisif approche, et la tranquillité générale n’est pas altérée. On n’aperçoitpas la moindre agitation politique dans le pays. Il s’élève par-ci par-là des débatspersonnels, des luttes d’individus ; il n’y a pas de combat sérieux, spontané,populaire, entre deux principes et deux politiques. Toute la question se réduit àsavoir quel sera le chiffre exact de la majorité et de la minorité, car en réalité nul nedoute plus du résultat général. Le ministère aura la majorité. Il se donne même,disons-le, trop de peine pour l’augmenter, s’il est vrai qu’il encourage despalinodies, qu’il provoque des conversions qui, fussent-elles sérieuses, nevaudraient pas la peine qu’elles auront donnée et les récompenses qu’ellesattendent. Les chefs de division, administrateurs, directeurs, tous les fonctionnairesamovibles qui ne sont pas couverts de l’égide de député, agiront en bons pères defamille en se faisant assurer, si toutefois ils trouvent des compagnies qui osent secharger de pareils risques.Cette considération est plus sérieuse qu’elle ne paraît l’être au premier abord. Pluson avance, et plus les fonctionnaires publics se persuadent, plus ils ont raison de sepersuader qu’il n’y a pour eux de salut que dans la députation ; qu’hors de là il n’y ani garantie de durée ni espoir fondé d’avancement régulier. Aussi ...
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