Chronique de la quinzaine — 14 septembre 1842Victor de MarsRevue des Deux Mondes4ème série, tome 31, 1842Chronique de la quinzaine/1842/14 septembre 1842Les rois et les reines, les ministres et les diplomates voyagent, chassent, cherchent,comme ils peuvent, l’amusement, la distraction, le repos. Les gouvernemensprennent leurs vacances, et le monde est parfaitement tranquille. Dans ces tempsde trêve, aujourd’hui que l’arène politique est déserte, qu’on n’y trouve plus nicombattans ni spectateurs, la presse militante, qui se croit condamnée à ne jamaisremettre l’épée dans le fourreau, ne sait que faire de son ardeur, de son courage ;un adversaire lui serait plus cher qu’un ami ; toute querelle lui paraîtrait une bonnefortune. Ce sont en effet des jours difficiles que ces jours de chasses et devoyages, et on ne peut s’empêcher de plaindre des hommes qui sont réduits àproposer chaque matin des sujets de controverse auxquels personne ne songe, àprédire des évènemens que nul ne redoute, ou à ressasser des questions dont lepublie est déjà fatigué.C’est à l’année 1843 que la politique se trouve ajournée. A moins de faitsinattendus et que nul ne prévoit, le goût de la discussion ne se réveillera l’agitationdes esprits ne se fera de nouveau sentir qu’à la réunion des chambres. D’ici làtoute polémique est nécessairement impuissante, sans portée. La raison en estsimple ; une fois la loi de la régence rendue, il n’est resté en suspens aucunequestion qui soit ...
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