Variétés historiques et littéraires, Tome VIBrief dialogue exemplaire et recreatif entre le vray soldat et le marchand françois, faisant mention du temps qui court.1576Brief dialogue exemplaire et recreatif entre le vray soldat et lemarchand françois, faisant mention du tems qui court, avecl’adieu à la guerre.À Lyon, par Benoist Rigaud.Avec permission. In -8.1M. D. LXXVI .Le Soldat.2Je voy venir deçà un homme à cheval portant la bougette , lequel va beau train. Jepense que c’est un marchand. S’il eust esté rencontré il y a trois mois, on luy eust3bien serré les doigts, ou bien il eust payé rançon . Je parleray à luy : « Dieu vousgard, Monsieur ; où tirez-vous ainsi ? Mais qu’il ne vous deplaise. »Le Marchand.Je m’en vay à Lyon.Le Soldat.Que faire là ?Le Marchand.Trafiquer, puis qu’il a pleu à Dieu nous donner la paix, au moyen de laquelle lespassages sont maintenant libres.Le Soldat.Il faut, à mon advis, user en cest endroict de distinction, encores que je sois soldat,et non pas dialecticien. Les passages sont libres et ouverts par les villes, et nonpas sus les champs : car il se commet aujourd’huy beaucoup de massacres etbrigandages sus les pauvres marchands et voyageurs, et se faict beaucoup plus devolleries en ce temps de paix qu’il ne se faisoit tandis que nous avions la guerre.Le Marchand.Comment cela ?Le Soldat.Je vous le diray. Sçavez-vous pas que Mars, dieu de la guerre et cruaulté, se sertaussi aucunes fois et volontiers de ...
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