Booth Tarkington – La splendeur des Amberson

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19 mai 2013

Langue

Français

Booth Tarkington – La splendeur des Amberson
Une note de lecture par Jean-François Ponge
La famille Amberson est le fleuron de la ville que le "Major" créa dans
le Middle West peu après la fin de la Guerre de Sécession. Richesse,
domesticité à foison, renommée de cette nouvelle "aristocratie", ces
valeurs sont censées être tombées dès sa naissance dans l'escarcelle
de "Georgie", le petit-fils du Major. Beau à mourir, tout comme sa
mère Isabel, il va faire des ravages dans le cœur de Lucy, la fille d'un
inventeur, pauvre mais qui va faire fortune grâce à son idée
d'introduire dans la ville les premières automobiles au grand dam des
propriétaires de voitures à chevaux. Tout semble bien parti pour une
idylle romanesque genre "ils furent heureux et eurent beaucoup
d'enfants". Hélas, George Amberson, fort attaché aux privilèges de sa
"naissance" (pas question de travailler, pas question de fréquenter la
roture), va s'ingénier à pourrir la vie de sa famille et faire le malheur
de celle qu'il aime plus que tout, sa propre mère, et le sien par-
dessus le marché. Mélodramatique à souhait, le roman de Booth
Tarkington dresse pourtant un portrait sans concession d'une
certaine classe que l'on appellerait en Europe les "parvenus". Le
thème
rappelle
l'œuvre
célèbre
d'Emile
Zola
("Les
Rougon-
Macquart"), qui se situe à la même époque, et le style n'en est pas
très éloigné même si l'écriture est plus concise, modernité oblige. On
se sent "accroché" dès les premières pages par le destin chahuté des
nombreux personnages, et l'on comprend que ce roman ait inspiré
un des cinéastes les plus doués de l'après-guerre, mais aussi des plus
infatués de lui-même : Orson Welles. Il s'est tout de suite senti à
l'aise avec son héros...
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