Revue des Deux Mondes, décembre 1895Émile GebhartBoccaceLa Comédie italienneBoccace (Gebhart)Sommaire1 1ère partie1.1 I1.2 II1.3 III1.4 IV1.5 V2 2ème partie2.1 I2.2 II2.3 III2.4 IV2.5 V1ère partieLE PROLOGUE DU DÉCAMÉRON ET LA RENAISSANCEIVoulez-vous bien comprendre l'originalité de Boccace et de son œuvre et juger lavaleur du Décaméron, embrassez d'abord d'un rapide coup d'oeil la vie et l'œuvrede son grand ami, le poète Pétrarque, dont le conteur consola la vieillesse et à qui ilne sur vécut que d'une année. Pétrarque est l'initiateur de la Renaissance. Au delàde Rome, de Cicéron, de Virgile, il put entrevoir et saluer la maîtresse intellectuellede Rome et de l'humanité, la Grèce antique. Il étudie le grec sous deux ou troismaîtres, dépense la moitié de sa fortune dans la recherche des manuscrits grecs,forme toute une académie de jeunes lettrés, de patriciens, et Boccace lui-même àl'apostolat de l'antiquité. Déjà vieux, valétudinaire, il dort et mange à peine, travailleseize heures par jour, écrit encore la nuit à tâtons sur son lit. Il ne parvient pas àdéchiffrer Homère, mais il en caresse amoureusement le manuscrit; il sent sa finprochaine, lègue ses chers livres à la république de Venise et redouble d'ardeur.« Je vais plus vite, je suis comme un voyageur fatigué. Jour et nuit, tour à tour, je liset j'écris, passant d'un travail à l'autre, me reposant de l'un par l’autre ; il sera tempsde dormir quant nous serons sous teere. » Im ...
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