Affaires de Sicile - Médiation anglo-françaiseRevue des Deux MondesT. 21, 1848Affaires de Sicile - Médiation anglo-françaiseLes événemens dont la Sicile est le théâtre depuis un an se rattachent par un lien plus réel qu’apparent au mouvement général italien,dont nous nous sommes occupés à plusieurs reprises. L’insurrection de 1847, bien que provoquée (du moins le croyait-on) par descauses et des agens étrangers à la propagande réformiste qui gagnait à cette époque la Toscane et le Piémont, n’en a pas moins euà son tour une action très directe sur le reste de l’Italie. La constitution proclamée à Palerme n’a pas tardé en effet à l’être à Naples,de là en Piémont, à Florence et à Rome. D’un autre côté, l’indépendance de l’île une fois décrétée, on a vu la nation sicilienne, avecun instinct véritablement politique, chercher à renouer, au profit d’une autre puissance italienne, le lien de nationalité qu’elle venait derompre avec Naples, sentant bien qu’il y avait péril pour elle à rester dans l’isolement, et qu’elle devait obéir à la loi d’agrégation quirapproche de plus en plus les fractions long-temps séparées de l’Italie.L’unité de l’Italie, telle que la rêvent les républicains de l’école de M. Mazzini, nous a toujours semblé un projet irréalisable ; mais nouscroyons fort à la possibilité, bien plus, à la nécessité d’une fédération qui conciliera à la fois les invincibles habitudes et lesrépugnances que plusieurs siècles n’ont pu effacer avec les besoins bien ...
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