Affaires d’Espagne, la question du palaisRevue des Deux Mondes T.19 1847Affaires d’Espagne, la question du palaisLa question du palais. – Les partis et le ministèreL’Espagne a le triste privilège de frapper l’attention par l’exemple de toutes les vicissitudes publiques, de subir même des épreuvesinconnues des pays qui l’ont devancée dans la voie des révolutions, et telles qu’il était raisonnablement permis peut-être de ne plusles prévoir ou les craindre avec le nouveau cours d’idées qui tend à se former. Il est dans son destin de tromper les vœux de ses plusconfians amis, et de justifier plus d’une fois encore les défiances arrogantes de ses ennemis, qui continuent de refuser à sesinstitutions constitutionnelles la sanction d’une reconnaissance officielle. L’instabilité dans le pouvoir, la fragilité de la politique, unelicence effrénée des passions, une brusque succession d’événemens sanglans ou futiles, c’est là ce qu’on a pu trop souventremarquer au-delà des Pyrénées depuis quinze ans ; voilà les traits principaux et peu rassurans, on doit l’avouer, de la révolutionespagnole. Cette situation, qu’on pouvait d’abord juger transitoire, bien loin de s’améliorer cependant, a pris dans ces derniers moisun caractère nouveau de gravité, et elle s’est compliquée de circonstances tellement confuses, d’un tel mélange de contradictions,d’intrigues obscures, de passions équivoques, que la presse européenne s’est arrêtée comme devant une énigme inexplicable,bornant sa ...
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