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Publié par
Nombre de lectures
18
EAN13
9782824712802
Licence :
Libre de droits
Langue
Français
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EAN13
9782824712802
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Français
CHARLO T T E BRON T Ë
LE P ROF ESSEU R
BI BEBO O KCHARLO T T E BRON T Ë
LE P ROF ESSEU R
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1280-2
BI BEBO OK
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Sour ces :
– Bibliothè que Éle ctr onique du éb e c
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
sous la licence Cr e ativ es Commons BY -SA
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
’ , cher chant dans mes p apier s, j’ai tr ouvé au fond
de mon pupitr e la copie suivante d’une ler e que j’ai é crite l’an-L né e der nièr e à un ancien camarade de collèg e :
Mon cher Charles,
Je ne cr ois p as, lor sque nous étions ensemble à Eton, que nous
fussions très aimés : tu étais caustique , obser vateur , fr oid et plein de malice ;
je n’ essay erai p as de fair e ici mon p ortrait ; mais, autant que je puis me
le rapp eler , mon caractèr e n’avait rien d’arayant. J’ignor e quels effluv es
magnétiques nous avaient rappr o chés ; assurément je n’ai jamais eu p our
toi l’affe ction d’un Pylade , et j’ai certaines raisons de p enser que tu étais
ég alement dép our v u à mon ég ard de toute amitié r omanesque . Nous n’ en
étions p as moins insép arables entr e les heur es des classes, et la conv
ersation ne tarissait p as entr e nous ; lor squ’ elle r oulait sur nos camarades
et sur nos pr ofesseur s, nous nous entendions à mer v eille ; et, si je v enais
1Le pr ofesseur Chapitr e I
à fair e allusion à quelque tendr e sentiment, à quelque vague aspiration
v er s un idé al dont la b e auté m’ entraînait, ta fr oideur sardonique me tr
ouvait d’une complète indiffér ence ; je me sentais sup érieur à tes railleries,
et c’ est une impr ession que j’épr ouv e encor e actuellement.
Il y a bien des anné es que je ne t’ai v u, bien des anné es que je n’ai
r e çu de tes nouv elles. En jetant der nièr ement les y eux sur un jour nal de
notr e comté , j’ai ap er çu ton nom ; cela m’a fait song er au p assé , aux é
vénements qui ont eu lieu depuis que nous nous sommes quiés, et je me
suis mis à t’é crir e ; je ne sais p as ce que tu as fait ni ce que tu es de v enu,
mais tu appr endras, si tu v eux bien lir e cee ler e , comment la vie s’ est
comp orté e env er s moi.
J’ eus d’ab ord, en sortant du collèg e , une entr e v ue av e c l’honorable
John Se acomb e et av e c lord T y ne dale , mes oncles mater nels. Ils me
demandèr ent si je v oulais entr er dans l’Église : lord T y ne dale m’ offrit la cur e
de Se acomb e , dont il disp ose ; et mon autr e oncle m’insinua qu’ en de v
enant r e cteur de Se acomb e-cum-Scaife il p our rait m’êtr e p er mis de placer
à la tête de ma maison et de ma p ar oisse l’une de mes six cousines, ses
filles, p our lesquelles j’épr ouvais une ég ale répugnance .
Je r ep oussai les deux pr op ositions. L’Église est une b elle car rièr e , mais
j’aurais fait un fort mauvais e cclésiastique . ant à la femme , l’idé e seule
d’êtr e lié p our toujour s à l’une de mes cousines me pr o duisait l’ effet d’un
hor rible cauchemar ; elles sont jolies, leur é ducation a été très soigné e ;
mais ni leur s talents ni leur s char mes n’ ont jamais pu é v eiller le moindr e
é cho dans mon âme ; et song er à p asser les longues soiré es d’hiv er au
coin du feu du r e ctorat de Se acomb e , en tête-à-tête av e c l’une d’ elles,. . .
Sarah, p ar e x emple , cee grande et forte statue . . . oh ! non. J’aurais fait,
en p ar eille cir constance , un très mauvais mari, aussi bien qu’un mauvais
prêtr e .
« À quoi v ous destinez-v ous, alor s ? » me demandèr ent mes deux
oncles. Je rép ondis que j’allais réflé chir ; ils me rapp elèr ent que j’étais
sans fortune , et que je n’avais rien à aendr e de p er sonne . Lord T y ne dale ,
après une p ause assez longue , me demanda d’un ton p eu bienv eillant si je
p ensais à suiv r e la même car rièr e que mon pèr e et à entr er dans le
commer ce . Je n’y avais jamais song é ; mon ambition et mes rê v es ne
m’airaient p as de ce côté ; j e ne cr ois p oint d’ailleur s av oir en moi l’étoffe d’un
2Le pr ofesseur Chapitr e I
nég o ciant ; mais lord T y ne dale avait pr ononcé le mot commer ce av e c tant
de mépris et de hauteur railleuse , que je fus immé diatement dé cidé . Mon
pèr e n’était p our moi qu’un nom ; toutefois je ne p ouvais souffrir qu’ on
me jetât ce nom à la face d’un air dé daigneux et railleur ; aussi rép ondis-je
av e c empr essement : « Je ne puis mieux fair e que de mar cher sur les traces
de mon pèr e , et j’ entr erai dans l’industrie . » Mes oncles ne me fir ent
aucune r emontrance , et nous nous sép arâmes av e c une av er sion mutuelle .
J’étais dans mon dr oit en me déliv rant du p atr onag e de lord T y ne dale ;
mais je faisais une folie en acceptant de prime ab ord un autr e farde au
qui p ouvait m’êtr e insupp ortable et dont le p oids m’était complètement
inconnu.
J’é crivis tout de suite à Édouard, le seul frèr e qui m’ait été donné ; tu
le connais. P lus âg é que moi de dix ans, il v enait de se marier av e c la fille
d’un riche industriel, et p ossé dait à cee ép o que l’usine qui avait app
artenu jadis à mon pèr e . T u sais qu’après av oir p assé p our un Crésus, mon
pèr e avait fait banquer oute p eu de temps avant sa mort, et que ma mèr e ,
r esté e sans aucune r essour ce , avait été complètement abandonné e p ar ses
deux nobles frèr es, qui ne lui p ardonnaient p oint d’av oir ép ousé un
manufacturier . Elle me mit au monde six mois après la mort de mon pèr e , et
quia cee vie au moment où je v enais d’y entr er . Il est pr obable qu’ elle
ne r egr ea p as de mourir , car l’ e xistence ne lui pr omeait n i consolation
ni esp oir .
La famille de mon pèr e se char g e a d’Édouard et m’éle va jusqu’à l’âg e
de neuf ans. À cee ép o que , il advint que la r eprésentation d’un b our g
imp ortant du comté fut vacante et que M. Se acomb e se présenta p our l’
obtenir ; M. Crimsw orth, mon onc