lScènes |uctlrulelotiqieuelP Le Rideau quitte Bozar
Après 67 ans de mariage, le Rideau de Bruxelles et le Palais des Beaux-Arts divorcent.
Etienne Davignon s’explique.
e théâtre le Rideau de Bruxelles L estàuntournant.Crééen1943 par Claude Etienne et installé depuis lors, sans interruption, dans les locaux du Palais des Beaux-Arts, ilsevoitcontraintªd'enviegasnosr avenirhorsduPalaisdesBeaux-Artsà partir de la saison 2011-2012º. Lundi prochain, Michael Delaunoy, le di-recteurartistique,etJean-MarieDe Backer, le président, prendront la paroleaucoursd’unerencontrepu-blique,à20h,auThéâtredelaBalsa-minedevantlessª-s,prsferoctpeeuat sionnels du spectacle, amis du Ri-deauº¼,navarapuA.ntrondiestilt, une conférence de presse pour ex-pliquerladécisionqu’ilsontétéfor-
cés de prendre.. Cen’estpasunesurprise.Depuis juillet dernier, les locaux administra-tifsduRideauavaientdéjàdéménagé etsetrouventdorénavantrueThomas Vinçotte68/4,àSchaerbeek.Cettean-née,lasaisonesttrèsnomade.Iln’ya plus que trois spectacles qui se don-nentencorecettesaisonauBozar, d’autresontlieuau210,auVaria,au MarnietàWolubilis.LeRideauditat-tendre maintenant unetnaªasllfealbm neuveºque le Palais des Beaux-Arts ne pouvaitpasleuroffrir. Etienne Davignon, le président du conseild’administrationduPalaiset quis’estbeaucoupdémenédansce dossier, nous explique :prLelèobemª résume-t-il,seiatvouldeauleRitque unesallequenousnepouvionspaslui donner.Jenepeuxrienyfaire!Tradition-nellement, le Rideau disposait de deux salles : le petit théâtre et le Studio. Pour les travauxdelaCinémathèque,onadûdé-molir le petit théâtre, et, non sans mal, on aconstruitensuiteunéquivalentavecla sallePaulWillemsde137places.Maisà l'usage,cettesalleprovisoiren'apasplu auRideauetàsonnouveaudirecteurMi-chaëlDelaunoy.Nousavonscherchéavec
luiunesalledéfinitive.Ilsouhaitaitqu'on transformelasalleªMº,l'ex-salledemu-sique de chambre, pour obtenir une salle de400places.Onafaitdesétudes,ima-ginédesprojets,maislerésultatnecon-venaitpasauRideauquivoulaitdavan-tageouautrement,d'autantqu'ilaurait dûpartagercettefuturesalleavec d'autresutilisateurs.Fauted'accord,le Rideau a donc décidé de stopper la con-ventionde30ansqu'ilavaitsignéeavec nous.Ilyaunandepréavisetdonc,ilde-vraitquitteràlafindelasaisonº. Onsesouvientqu’en2008,lesdeux dirigeantsduRideauavaientdéjàtenu une conférence de presse puis une réu-nion des amis du Rideau en multi-pliantlespropostrèsamersàl’égard del’accueilqueleurréservaitBozar. Pourexpliquerledivorce,onparle aussid’unproblèmedecoûtsªexagé-résº selon le Rideau, pour la location dessallesetd’unproblèmedenuisan-ces dues à la localisation du théâtre au cúurPalaisdesBeaux-Arts(bruitsdes activités connexes, manque de place pourl’accueiletd’espacesdedégage-ments,etc.).EtienneDavignonne pense pas que cela soit le fond du pro-blème :-isosedtporponavaisfªusno
lcèSs|neCritique Fiévreuse prose de Cendrars lorsquelaBiennaledelaPoésievelles,ontchoisidelefairerésonner.Ce s’achève,deuxartistescélèbrentlapoèmeenfiévré,écritparBlaiseCendrars PoAea,pèstynettdeoddr,eou’vpgoadsuenaD.ú’lsuver2emcèonoeurdedes,uibr,dts prosedeBlaiseCendrarsauThéâtrealorsâgéde26ans,nousemmèneàladé-commémorelecinquantièmeanniversairerencontres±notammentaveclapetitepros-delamort,untexte,ªLaproseduTranssibé-tituée,Jehanne±deParisàMoscou,au rienetdelapetiteJehannedeFranceº,parurythmeduTranssibérien. en1913surundépliantquisedéployaitsurLevoyagedébuteparlespercussionsde deuxmètresdelongillustréparSoniaDe-PierreQuiriny.Impressionnantd’habileté,il launey,estdédiéauxmusiciens.Lecomé-nousfaitentendreleroulisdutrain,l’in-dienPaulvanMulderetPierreQuiriny,per-quiétude,lecúurbattantetlatiédeurdes cussionnistedel’EnsembleMusiquesNou-vapeursd’alcool.Danscesbrumesvagabon-des,PaulvanMulderdélivreletextecomme une musique qui fait vibrer les mots, susur-rant les allitérations, claquant les rimes, chantantpresquel’heureuxenchaînement desmots.Lecomédiens’exprimeaussiavec soncorps,commeaveclapoésieettremble, danse, court, fougueux comme Blaise Cen-drars,insatiablevoyageur.Lespercussionset lavoixsecomplètentparfaitementetjouent lamêmepartitionsansquel’unesembleil-lustrerl’autre.Conjuguées,ellesformentun récithallucinéd’uneforcesuggestiveéton-nante.Mêmesionseprendparfoisàrêverau coursdecespectacleenvoûtant,lesimages défilent dans nos têtes au rythme des escales duTranssibérien. Camille Perotti
Le percussionniste Pierre Quiriny et Paul van Mulder livrent avec fougue la prose de Cendrars.
tions,nousavonsrevunostarifs.Mais bien sûr, le théâtre était installé chez nous,dansunestructuremultiple.ºJe suistrèstristequ'onensoitarrivélà, conclutEtienneDavignon.Mais tout cequenousavonsproposénelesapas satisfaits. Le problème de fond est que lenouveaudirecteursouhaiteunesalle de400placesquenousn'avonspas.º Onsembleêtrearrivéaujourd’hui à un moment charnière qui sera dé-veloppélundiprochainparlesdiri-geants du Rideau. En attendant de trouvercettesalle,lethéâtredevien-dra-t-il itinérant ? PourBozar,ledépartduRideaune risque-t-il pas de le rendre un peu plus néerlandophone ?ten,noNªno non,insiste Etienne Davignon. Quandonparledel'Afrique,qu'onex-pose Cranach, sommes-nous néerlan-dophones?NosrelationsaveclaCom-munauté française ne seront nulle-ment affectées par celaº. Le départ du Rideau est un chal-lenge, car la Communauté française tenait aussi à le financer comme pionfrancophoneauseindeBozar. Qu’ensera-t-il? Guy Duplat