Les Regretsd a n s Contes brunsCharles Rabou1832AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS.On nous fera remarquer, nous nous y attendons bien, que la compositiondramatique que l'on va lire n'est pas conséquente au titre de ce livre, qui prometd e s contes et non des proverbes; mais le moyen d'obtenir que l'imaginationcapricieuse à laquelle est dû ce recueil gardât, l'espace d'un volume, l'unité d'uneforme littéraire? Dans ses habitudes fantasques, avoir conté pendant deux centspages devenait une raison toute concluante pour quitter la forme du récit, et se jeterbrusquement dans celle du drame; bien heureux le lecteur qu'elle n'ait pas eu l'idéede prendre sa lyre, pour formuler, sous le titre d'Inondations, de Stupéfactions, oude Dévastations, deux ou trois confidences de poésie rêveuse.Mais une chose bien autrement difficile à excuser, c'est l'atroce calomnie dirigéecontre la nature humaine, dans une suite de scènes où l'on semble avoir voulu nierla religion des morts. Nous avons eu beau nous récrier sur la crudité de ce tableau,protester contre sa vérité, la mégère avec laquelle nous avions traité nous arépondu que nous étions d'honnêtes coeurs, simples et naïfs, qui n'avions rienobservé, et qui prenions plaisir à nous leurrer d'agréables mensonges; elle nous asoutenu, par exemple, qu'un mari, venant à perdre sa femme, était quelquefoiscapable, non seulement de dîner, mais aussi de l'oublier le jour même de sonenterrement. Elle s'est jetée dans une métaphysique ...
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