E. T. A. Hoffmann — Fantaisies à la manière de CallotLe Pot d’or1814Traduit par Émile de La BédollièreLE POT D’ORUne fable des temps nouveauxPremière veilléeDeuxième veilléeTroisième veilléeQuatrième veilléeCinquième veilléeSixième veilléeSeptième veilléeHuitième veilléeNeuvième veilléeDixième veilléeOnzième veilléeDouzième veilléeLe Pot d’or - Ch. 1PREMIÈRE VEILLÉELes malheurs arrivés à l’étudiant Anselme. — Du canastre de santé du recteurPaulmann, et les couleuvres vert d’or.Au jour de l’Ascension, à deux heures après midi, un jeune homme à Dresdepassait en courant la porte Noire, et vint donner juste contre une corbeille rempliede pommes et de gâteaux qu’une vieille femme laide offrait à bas prix, de sorte quetout ce qui était heureusement échappé à la meurtrissure de la secousse, fut lancéau dehors du panier à la grande joie des polissons de la rue qui se partagèrent lebutin que le hâtif jeune homme leur avait distribué. Au cri de détresse que jeta lavieille, les commères laissèrent là leurs gâteaux et leur table à eau-de-vie,entourèrent le jeune étudiant et l’assaillirent de leurs injures avec leur impétuositépopulaire, de telle façon que muet de honte et de dépit, il présenta une petitebourse très médiocrement remplie d’argent, que la vieille saisit avidement et mitvitement dans sa poche. Alors le cercle s’entr’ouvrit, mais tandis que le jeunehomme en sortit comme un trait la vieille cria après lui :— Oui, va, cours, fils de Satan ...
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