Gérard de NervalContes et FacétiesD. Giraud et J. Dagneau, 1852 (pp. 77-87).LE MONSTRE VERT.~~~~~ILE CHÂTEAU DU DIABLE.Je vais parler d’un des plus anciens habitants de Paris ; on l’appelait autrefois led i a b l e V a u v e r t .D’où est résulté le proverbe : « C’est au diable Vauvert ! Allez au diable Vauvert ! »C’est-à-dire : Allez vous… promener aux Champs-Elysées.Les portiers disent généralement :« C’est au diable aux vers ! » pour exprimer un lieu qui est fort loin.Cela signifie qu’il faut payer très-cher la commission dont on les charge. — Maisc’est là, en outre, une locution vicieuse et corrompue, comme plusieurs autresfamilières au peuple parisien.Le diable Vauvert est essentiellement un habitant de Paris, où il demeure depuisbien des siècles, si l’on en croit les historiens. Sauval, Félibien, Sainte-Foix etDulaure ont raconté longuement ses escapades.Il semble d’abord avoir habité le château de Vauvert, qui était situé au lieu occupéaujourd’hui par le joyeux bal de la Chartreuse, à l’extrémité du Luxembourg et enface des allées de l’Observatoire, dans la rue d’Enfer.Ce château, d’une triste renommée, fut démoli en partie, et les ruines devinrent unedépendance d’un couvent de Chartreux, dans lequel mourut, en 1414, Jean de laLune, neveu de l’anti-pape Benoît XIII. Jean de la Lune avait été soupçonné d’avoirdes relations avec un certain diable, qui peut-être était l’esprit familier de l’ancienchâteau de Vauvert, chacun de ces édifices ...
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