Non, ne pars pas. Pas tout de suite. Pas maintenant. Pas toi !
Il pleut. Il pleut toujours les jours d'enterrement. Il pleut, à grosses gouttes, à grosses larmes, à coup de couteau dans le coeur. Cette douleur meurtrière nous affaiblit, nous meurtrie. Mais au fond, on s'y habitue. Avec le temps, elle fait partie de nous. Elle nous manquerait presque. Mais elle est là, enchainer à vous comme jamais, comme personne. Elle le sait, vous aussi : elle vous suivra jusqu'à votre propre enterrement. Misérable héritage. Bonsoir, orpheline et meurtrie, voulez-vous m'aider ?
Je sais, je fais peur. Je sais, je pleure. Mais jamais personne ne saura combien cette douleur peut détruire. Personne ne sait, ce que moi j'ai fait.
Il pleut. C'est la pleine lune. Tornade, ouragan, tempête, emportez tout, emportez moi. Je veux voler, m'enfuir, oublier. Je veux ce que je ne peux avoir. Je veux ! J'aurai voulu pouvoir avoir. J'aurai voulu pouvoir croire.
Prend tout, prend tout, prend nous. Puisque de nous il ne reste rien, rien que des cendres, cendres de passion, passion consumer, éteinte, cendre amer, souvenir amer. Puisque de nous il ne reste que moi, puisque de toi il ne me reste que des souvenirs, prend tout. Tu as déjà pris mon coeur, pourquoi pas prendre le reste ? Pourquoi pas m'achever ? Finissons en ! Bang.