Alphonse AllaisDeux et deux font cinqDimanche dernier, aux courses d’Auteuil, je fis la rencontre du Captain Cap et jeressentis, de cette circonstance, une joie d’autant plus vive que je croyais, pour lemoment, notre sympathique navigateur en rade de Bilbao.La journée de dimanche dernier n’est pas tellement effondrée dans les abîmes del’Histoire qu’on ne puisse se rappeler l’abominable temps qui sévissait alors.— Mouillé pour mouillé, conclut Cap après les salutations d’usage, j’aimerais mieuxme mouiller au sein de l’Australian Wine Store de l’avenue d’Eylau. Est-ce pointvotre avis ?— J’abonde dans votre sens, Captain.— Alors, filons !Et nous filâmes.— Qu’est-ce qu’il faut servir à ces messieurs ? demanda la gracieuse petitepatronne. — Ah ! voilà, fit Cap. Que pourrait-on bien boire ?— Pour moi, fis-je, il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville, en sorte queje vais m’envoyer un bon petit corpse reviver.— C’est une idée ! Moi aussi, je vais m’envoyer un bon petit corpse reviver.Préparez-nous, madame, deux bons petits corpse revivers, je vous prie.À ce moment, pénétra dans le bar un homme que Cap connaissait et qu’il meprésenta.Son nom, je ne l’entendis pas bien ; mais sa fonction, vivrais-je aussi longtempsque toute une potée de patriarches, je ne l’oublierai jamais.L’ami de Cap s’intitulait modestement : chef de musique à bord du Goubet !Notez que le Goubet est un bateau sous-marin qui doit jauger dans les 10 tonneaux.Vous voyez d’ici ...
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